ATTEINTE AU PATRIMOINE À BOUZEGUÈNE: Un projet de caserne de pompiers sur le site d’une école datant de 1896

L’école centenaire d’Aït-Ikhlef (Bouzeguène), d’où est issue l’élite intellectuelle locale et même régionale et dont une grande partie a rejoint le maquis pour libérer le pays ou sauver l’Algérie indépendante en pourvoyant aux postes-clés de la nation, a été démolie cette semaine dans l’optique d’y ériger une unité de la Protection civile.

Les quelques voix qui se sont élevées pour dénoncer la démolition qui coïncide paradoxalement avec la clôture du mois du patrimoine n’ont malheureusement pas trouvé l’écho escompté auprès des autorités et des services concernés.

La structure, composée de deux salles de classe, deux logements et une cave érigée en 1896 avec des matériaux en dur et une ossature en béton, se prêtait admirablement à une réhabilitation puisque seule la toiture a été touchée durant l’hiver 2012, hébergeant même deux familles sinistrées.

Une réhabilitation promise aussi bien par la Direction de l’éducation qui l’a utilisée jusqu’en 1985, la Wilaya et même le service du patrimoine de la Direction de la culture qui envisageait d’en faire un musée historique, mais aussi par des écologistes qui espéraient en faire un éden de la flore.

Un ancien élève de l’école, devenu plus tard instituteur, évoque, les larmes aux yeux, le verger verdoyant entourant l’école avec ses multiples essences et ses arbres regorgeant de fruits exotiques.

Le hic, c’est que l’on pouvait ériger le projet des pompiers tout en sauvegardant le site, se lamente un défenseur de ce patrimoine.

S. Hammoum