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Le boulodrome de Tissemsilt: Un haut lieu du lien social



Le boulodrome de Tissemsilt: Un haut lieu du lien social


S’il y a un lieu à Tissemsilt datant de l’époque coloniale, qui a gardé sa vocation initiale et son charme, qui continue à jouer son rôle d’espace de rencontre et de convivialité, ça ne peut être que le boulodrome du centre-ville.

L’enseignant, qu’il soit retraité ou en exercice, le fonctionnaire, le chef d'entreprise, le commerçant ou l’artisan, l’étudiant, le sportif, côtoient l'ancien banquier, le petit salarié, tout autant que le handicapé ou le chômeur.

Lorsqu’on se rend à ce lieu, on est surpris du nombre de personnes entre joueurs et spectateurs qui s’y trouvent malgré son exiguïté. Ils sont plusieurs groupes à jeter les boules dans des parties interminables. L’on se rend compte que non seulement c’est un lieu de retrouvailles incontournables de la majorité des Vialarois, mais que les bons résultats de bon nombre de joueurs de la ville, toutes générations confondues, au niveau national, voire international ne doivent rien au hasard et que c’est bien là qu’ils se sont préparés.

Chaque année pratiquement, cet endroit mythique se transforme en l’espace de quelques jours, en une destination de boulistes qui viennent des quatre coins de l’Algérie pour participer à des championnats régionaux ou nationaux. En outre, on y organise des tournois en hommage aux anciens joueurs à l’image de: Hadj Mehenni Sadek, Malki, Zeboudj, Rafis, Kaâbache, El Hamoul, Kodri, Morkane, Amira et autres… Paix aux âmes de ceux qui nous ont quittés et que Dieu prête longue vie à ceux qui sont encore en ce bas monde.

Les vacances annuelles, les jeudis, vendredis et samedis après-midi, le boulodrome devient même un lieu d'échanges intergénérationnel avec la présence parfois d’enfants et d’adolescents, qui se mêlent alors à leurs aînés. Quelle chance qu’il puisse exister! Une véritable bouffée d’oxygène pour pas mal de personnes dans une ville qui manque énormément de lieux de loisirs et de détente.

Pour les soirées ramadhanesques, là c’est une autre paire de manches. Il faut sortir tôt, dès la dernière cuillère de hrira (soupe), sinon il vous sera difficile de vous frayer un chemin ou trouver une place dans la buvette.

Quand les Fennecs jouent, le boulodrome se transforme en un laps de temps en un véritable stade de football et tenez-vous bien, avec la même ambiance! Une télé écran géant ou un simple data-show qui projette le match sur le mur de la buvette d’où l’on fait sortir toutes les chaises et le tour est joué.

C’est là aussi qu’on discute et qu’on décortique les news de la ville en général et en particulier les résultats et tout ce qui a trait à l’équipe de football en l’occurrence le Widad, puisque la majorité des fans du club le fréquente.

C’est l’un des seuls lieux datant de l’époque coloniale qui a échappé à la main destructrice de certains énergumènes. D’autres chefs-d’œuvres architecturaux, comme le jardin de l’ancienne mairie avec sa statuette «La négresse», l’école Émir-Abdelkader, le siège de l’ancienne poste pour ne citer que ces trois exemples, font la fierté de la ville. Espérons seulement que ce qui reste comme patrimoine sera épargné.

Néanmoins et jusqu’à présent, cet espace demeure très convoité par des prédateurs qui cherchent, à la première occasion, pour se l’accaparer et le détourner de sa vocation initiale, mais cela est sans compter sur la vigilance de quelques associations et surtout des adeptes de la pétanque qui réagissent rapidement à la moindre rumeur quant à une éventuelle reconversion.

Vialar compte plusieurs mordus des boules toutes générations confondues et il nous est très difficile voire impossible de les citer dans un article de presse mais ils se reconnaîtront sans le moindre doute. N’est-ce pas Mimi? Ce dernier est l’un de ces multiples amoureux des boules de la nouvelle génération. Eh oui! Ne dit-on pas que la pétanque est une affaire de cœur. Si vous ne la prenez pas au sérieux, elle ne sera pas amusante. Si vous le faites, elle vous brisera le cœur. Enfin, l'une de ses merveilles, c'est qu'il n’y a pas d’âge pour la pratiquer!



Photo archive (algerie360) pour illustration du présent article ajoutée par Akar Qacentina

Rabah Saâdoun


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