Tipaza - ACTUALITES

Le tombeau des innocents...



D'une heure et demie (1h30), ce long métrage traite du phénomène de l'immigration clandestine dans la région de la Méditerranée, à travers l'histoire de la fille ivoirienne «Mona».Le nouveau long métrage, «Matarès», du réalisateur algérien Rachid Benhadj, a été projeté en avant-première, la semaine dernière, à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth. Ce film, dira, d'emblée, le réalisateur, que son titre correspond aux tombeaux des enfants qui étaient érigés à l'époque romaine à Tipaza. Le film aborde en soi la maltraitante des enfants, a fortiori celle des enfants subsahariens, mais pas que. D'une heure et demie (1h30), ce long métrage traite du phénomène de l'immigration clandestine dans la région de la Méditerranée, à travers l'histoire de la fille ivoirienne «Mona», âgée de 8 ans, qui a fait de la ville de Tipaza son lieu, pied à terre, avec sa mère, en compagnie de plusieurs immigrants clandestins venus de l'Afrique subsaharienne.
Réquisitoire contre la violence faite aux enfants
De confession chrétienne, Mona pratique, contré son gré, la mendicité et porte le voile. Elle est poussée par un méchant homme qui lui fait croire qu'elle reverra son père, si elle lui ramène beaucoup d'argent. Mona, elle, préfère fabriquer des fleurs qu'elle vend aux touristes qui viennent visiter les ruines archéologiques de Tipasa. Un métier que peine à exercer l'enfant algérien, Saïd, le musulman qui est gêné par sa présence, croyant qu'elle lui dérobe les acheteurs. Ce dernier subit moult violences, par le chef du coin qui exploite un groupe d'enfants et les fait travailler à coups de matraque. Si la relation entre Mona et Saïd se veut très houleuse et conflictuelle au départ, elle va bientôt s'adoucir au fil du temps et une amitié se créera entre ces deux enfants dont beaucoup de choses les rapprochent au final. Si le film dénonce, à bon escient, les horreurs commises contre ces enfants innocents, il pèèche parfois par la simplicité de son scénario. L'émotion n'est pas toujours au rendez-vous. Pour autant, le réalisateur use d'un très bon subterfuge dés le départ pour narrer son récit, sous forme de conte contemporain.
Histoire d'une rencontre...
Ce dernier est raconté par une voix enfantine. Il s'agit du départ d'Adan, un Africain, qui est rejeté d'emblée du paradis et qui va errer dés lors partout sur la planète pour pouvoir reconquérir son humanité et surtout, se faire accepter par les autres. Une belle parabole de l'image de ces nombreux Subsahariens laissés pour compte qui sont souvent jetés dans des campements de fortune, quand ils ne sont pas refoulés aux portes de nos frontières comme des mal- propres, ou en plein milieu du désert...Pour illustrer cela, le film a recours au tout début et à la fin, à plusieurs scènes d'archives en noir et blanc qui mettent en exergue la souffrance des migrants clandestins venus d'Afrique sub-saharienne, en raison de la pauvreté, des guerres et des crises politiques dans leurs pays et qui les poussent à risquer leur vie, pour atteindre l'Europe.
Le film dont le scénario a été écrit et réalisé par le réalisateur Benhadj, est porté par les deux jeunes Anis Salhi qui incarne le rôle de Saïd avec brio et Dohiane Yohoo, interprétant Mona. Lors du débat qui a suivi la projection, Rachid Benhadj fera remarquer que lors du montage du film, il est revenu voir où se cachait Mona et il s'est rendu compte, comme dans le film, qu'elle avait été raflée et emmenée aux frontières du Mali, sans avoir eu plus tard de nouvelles d'elle. Tellement triste d'entendre ces faits, d'autant que cela nous rappelle aussi l'histoire d'un autre film qui utilisa un jeune enfant refugié et qui, à la fin de cette belle aventure, retournera à son triste destin. Il s'agit du film «Capharnaüm» qui avait défrayé la chronique à sa sortie et suscité une polémique en raison de cela, nonobstant la qualité cinématographique indéniable du film. Notons, en outre, que «Matarès», a obtenu un nombre de prix dans des manifestations cinématographiques en France et aux Pays-Bas. Lors du débat, le réalisateur a tout de même insisté sur le fait que son oeuvre se veut «un hommage aux enfants qui souffrent partout, d'autant qu'elle met aussi en exergue la beauté naturelle et le patrimoine dont jouit l'Algérie..». Dommage, cependant, que l'image n'était pas «clean» et la beauté des paysages mirifiques de Tipaza, filmés certainement par un drone, n'étaient pas du tout à la hauteur de la beauté du site. Né en 1949 à Alger et résidant actuellement en Italie, Benhadj a étudié le cinéma en France. Parmi ses oeuvres cinématographiques de long métrage, figurent «La rose des sables» (1989) et «Les parfums d'Alger» (2012). L'on ne sait pas encore pour l'instant, si le film «Matarès», va sortir en salles, ou pas.
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