Tipaza - ACTUALITES

Le grand gâchis


Après la pénurie des doses, place à celle des personnes! L'Algérie cherche désespérément des volontaires pour se faire vacciner. Pris d'assaut au début de la 3e vague, les centres de vaccination ont été désertés par la population. Une situation qui fait que le pays se retrouve avec un stock astronomique de vaccins contre la Covid-19.Selon les chiffres avancés par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid,
13 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 cherchent preneur. Il s'agit principalement du vaccin chinois Sinovac, mais aussi du britannique AstraZeneca, de l'américain Johnson et du russe Spoutnik V. Ils sont rangés dans les «frigos» de l'institut Pasteur et risquent tout bonnement d'être périmés. Quel gâchis!
En effet, comme tout vaccin, ceux contre le coronavirus ont un délai de conservation et d'expiration. Celui-ci risque d'être atteint très prochainement. Ce qui risque tout bonnement de contraindre les autorités sanitaires à les jeter à la poubelle. D'autant plus que ce stock est appelé à augmenter. En plus des grosses commandes lancées auprès des fabricants mondiaux de ces «antidotes», l'Algérie s'est lancée, au mois de septembre dernier, dans la fabrication du Sinovac. Les capacités de production mensuelles sont de 1 million de doses par mois, appelé à augmenter à 2 millions d'ici la fin de l'année. Donc, au-delà de l'aspect épidémiologique, les ratés de la vaccination risquent de faire perdre des millions de dollars au trésor public. Une situation des plus paradoxales, quand on se souvient de la colère des citoyens, au printemps dernier, à cause des retards dans l'acquisition de ces mêmes vaccins. Qui doit assumer la responsabilité de ce grand désastre' Les Algériens' Peut-être. Le ministère de la Santé et le Comité scientifique' Sûrement. Car, il faut dire les choses crûment: la campagne de vaccination est un échec cuisant. Le «big day», qui devait «relancer» les choses, résume parfaitement ce naufrage. Des moyens humains et matériels importants ont été mobilisés à cette occasion. Mais rien n'a été fait pour sensibiliser les citoyens sur la question. Pis encore, la communication autour de cette semaine de vaccination n'a été lancée que la veille de son début. Les résultats sont ceux que l'on connaît. On pensait alors que les autorités sanitaires allaient revoir leur stratégie pour inciter les citoyens à aller se faire «immuniser». On a continué dans la même logique qui fait que même ceux qui avaient été convaincus par la nécessité du vaccin ont fait marche arrière. De l'aveu même du ministre de la Santé, beaucoup de citoyens, qui ont reçu leur première dose, ne se sont pas rendus dans les centres de vaccination pour la seconde. Aujourd'hui, les professionnels de la santé sont appelés à prendre leurs responsabilités. À l'image du professeur Abderrazak Bouamra, spécialiste et chef de service épidémiologique à l'hôpital de Tipaza. Il demande à Benbouzid de dévoiler les raisons qui se cachent derrière la réticence des citoyens face à la vaccination. «Cela dans le but de prendre les mesures nécessaires pour gagner leur confiance et les encourager à se faire vacciner», a-t-il soutenu. Il évoque, notamment, l'obligation du pass sanitaire.
«Il demeure une option incitant les citoyens à se faire vacciner», conclut-il.
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