Tipaza - Kolea

Koléa : Cheikh Hadj M’hamed Bourahla, un artiste ressuscité



Koléa : Cheikh Hadj M’hamed Bourahla, un artiste ressuscité
L’auteur, Rachid Boukari (78 ans), un cadre du secteur de la santé en retraite, récidive sur le même cheikh. Il vient de publier un second ouvrage intitulé, Le maître du kheloui.

Il persiste en nous faisant découvrir une multitude de facettes sur la vie, les qualités, le patrimoine musical de l’un des authentiques maîtres de la chanson chaâbi, de surcroît un enfant de Koléa (Tipasa), en l’occurrence Cheikh Hadj M’hamed Bourahla.

L’auteur, natif de Koléa également, est allé au fond de sa besogne, de ses recherches pour faire la lumière sur les solides relations qu’entretenait Cheikh Bourahla avec Cheikh El Anka, et d’autres chouyoukh maghrébins, afin d’œuvrer pour le développement et l’ancrage de l’art musical «populaire», chaâbi, au sein des familles depuis plusieurs décennies, même durant la colonisation.

Cheikh Hadj M’hamed Bourahla se déplaçait énormément dans tous les coins du nord du pays, d’une part pour vulgariser cet art musical et, d’autre part, pour consolider ses relations avec ses compatriotes, auteurs, compositeurs, musiciens. Ses déplacements au Maroc et en France étaient destinés à enrichir son répertoire et répandre le chaâbi en dehors de son pays. En fin de compte, ses missions n’étaient pas vaines.

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Il bénéficie du soutien de Hadj M’hamed El Anka et bien d’autres chouyoukh. Il a entamé son aventure dès l’âge de 17 ans, avec son maître Kouider Kezadri. Il a formé son groupe musical. Né en 1918, Cheikh Hadj M’hamed Bourahla débute son parcours par l’animation des soirées et des cérémonies familiales un peu partout dans les localités du centre du pays. La qualité de ses qacidate et les compositions musicales sont appréciées par les mélomanes et les familles algériennes.

Cheikh Hadj M’hamed Bourahla était adulé par ses compatriotes et les mélomanes, là où il se produisait. Il ne fait pas l’impasse sur tout ce qui touche le patrimoine culturel national. En nous entraînant dans les sentiers de sa vie, l’auteur Rachid Boukari nous plonge dans la description des mouvements et les paroles du Cheikh Hadj M’hamed Bourahla. L’artiste natif de Koléa était attaché à l’indépendance de son pays.

Il avait enregistré ses chansons à la radio algérienne. Le cheikh, dont la notoriété à son époque a dépassé sa région, était un membre très actif pour la promotion culturelle, notamment musicale algérienne. Cet ouvrage de Boukari Rachid (239 pages), préfacé par Tayeb Bouguerra, a pu voir le jour grâce à l’aide importante et précieuse de la librairie La joie de lire et de l’association culturelle Dar-El Gharnatia de Koléa. Hadj Boualem Kherrous, qui perpétue la culture depuis sa ville, Koléa, s’est engagé d’une manière désintéressée pour ressusciter le personnage de Cheikh Hadj M’hamed Bourahla.

C’est inédit dans notre pays quand on voit qu’un auteur est soutenu par deux partenaires, (librairie et association), piliers du développement culturel de la wilaya de Tipasa, de surcroît quand cela concerne la vie et le sacrifice de l’un des chouyoukh de l’art musical chaâbi, en l’occurrence Hadj M’hamed Bourahla. Celui-ci a légué un riche patrimoine inépuisable sur l’un des styles musicaux algériens, paroles et musiques.

Cheikh Bourahla est décédé à l’age de 66 ans à La Mecque, lors de son pèlerinage, en 1984. Il n’a pas raté l’occasion de son séjour à La Mecque, pour faire découvrir aux Saoudiens sa musique chaâbi et ses penchants pour les chants religieux. Cet ouvrage (550 DA) a été édité en 2021 chez l’édition Houma.




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