Tindouf - ACTUALITES

Sahara Occidental: Alger répond aux allégations marocaines



Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies regrette «l'incapacité des Nations unies à mener à bien, à ce jour, les missions qui leur ont été confiées en vue de décoloniser les 17 territoires, dont le Sahara occidental».Nadir Larbaoui l'a rappelé, vendredi dernier, aux membres de la 4ème Commission des Nations Unies sur la décolonisation du Sahara Occidental. Il estime que cette «incapacité» des Nations Unies est visible «à un moment où la Communauté internationale se mobilise pour rejeter et condamner l'annexion de territoires par la force dans d'autres régions du monde, selon la politique condamnable de deux poids deux mesures». Son rappel vise implicitement l'Ukraine sur laquelle les yeux du monde sont braqués et à propos de laquelle l'Algérie a dénoncé cette politique en s'abstenant, mercredi dernier de voter une résolution onusienne condamnant la Russie. L'Ambassadeur s'est encore une fois, prêté vendredi à un plaidoyer rappelant «avec force les fondamentaux juridiques et historiques sur la question du Sahara Occidental» après avoir mis à plat «avec des arguments et des preuves irréfragables, les thèses marocaines éculées sur cette question et les allégations visant à pervertir les faits et induire en erreur la Communauté internationale».
Depuis sa prise en main de ses missions diplomatiques à New-York, Larbaoui est la cible de son homologue marocain, Omar Hilale qui trouve un malin plaisir à provoquer l'Algérie sur la question du Sahara Occidental que toutes les institutions internationales ont classé depuis de longues années dans le chapitre de la décolonisation. La dernière intervention de Larbaoui pour insister sur ces faits, a été en juin dernier où il a affirmé que «le peu de progrès réalisés, jusqu'ici, dans le processus de décolonisation est une source de réelle inquiétude (...)».
Dans son allocution de vendredi, le diplomate a repris les mêmes arguments pour rappeler «la nature juridique de la question du Sahara Occidental, à travers les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité (...)». Résolutions que conforte, a-t-il noté, «la récente décision de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples(...)».
L'Algérie déconstruit les allégations du Maroc
Et «quant aux vains efforts de la délégation marocaine de coller la qualité de «séparatiste» au représentant légitime et exclusif du peuple du Sahara Occidental, le Front Polisario», il a relevé que «cela reviendrait à un mépris total des faits juridiques et historiques les plus élémentaires, puisque l'ONU, par l'intermédiaire de l'Assemblée générale ainsi que du Conseil de sécurité, a identifié les deux parties au conflit du Sahara Occidental sans aucune ambiguïté». Autrement, «cela signifie-t-il que l'ONU traite avec un groupe de séparatistes'», a-t-il interrogé. A propos de «la tentative marocaine de proposer le soi-disant plan d'autonomie comme seule solution», l'Ambassadeur a averti que «ce dangereux précédent menace les fondements de la légalité internationale et la Charte des Nations Unies, et lui accorder une quelconque crédibilité reviendrait à légitimer, pour la première fois depuis la création de l'ONU, l'occupation et l'annexion d'un territoire par la force». Il dénonce «la politique du fait accompli menée par le Maroc» qui, a-t-il dit, «continue de piller les ressources du peuple sahraoui (...)». L'Ambassadeur a posé de nombreuses autres interrogations, celles-là «à propos des mensonges de la délégation marocaine sur la situation économique et humanitaire dans la partie occupée du Sahara Occidental». Ainsi, «si tel était le cas», a-t-il demandé, «pourquoi les mécanismes onusiens ne sont-ils pas autorisés par le Maroc, à s'y rendre et à constater la situation des droits de l'Homme ' Pourquoi est-ce que le Maroc a-t-il empêché l'Envoyé personnel du Secrétaire général d'interagir avec la société civile sahraouie, s'il voulait visiter le Sahara Occidental occupé' Quel est la crainte du Maroc quant à l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental si la situation est aussi parfaite que le Maroc s'emploie désespérément à présenter'». Autre allégation marocaine, «les prétendus ‘réfugiés détenus' à Tindouf», qui a fait dire à Larbaoui qu'«il s'agit d'un déni de l'existence même du peuple sahraoui, ce qui revient à accuser l'ensemble du système des Nations Unies, en particulier le Programme alimentaire mondial et le Haut-commissariat aux réfugiés, ainsi que l'Union européenne et d'autres organisations humanitaires internationales qui accomplissent leurs missions en aidant des centaines de milliers de réfugiés sahraouis à Tindouf, de complicité dans la détention présumée de réfugiés».
Des négociations «sans aucune condition»
L'Algérie insiste sur «la reprise des négociations directes sérieuses entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, sans aucune condition préalable, la seule voie pour une solution politique juste et durable qui passe par un référendum libre et juste qui garantit au peuple du Sahara Occidental son droit à l'autodétermination». Larbaoui a assuré que «l'Algérie, qui a, avec la Mauritanie, le statut d'observateur, continuera, en toute transparence, à exercer ses devoirs envers les réfugiés sahraouis, et à soutenir les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel».
L'Ambassadeur s'est félicité «du nombre des déclarations faites par de nombreuses délégations ainsi que par des pétitionnaires venant des quatre coins du monde soutenir le droit du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination, parmi lesquels le petit-fils du symbole de la lutte et de la liberté, le leader Nelson Mandela». Il estime que «ces déclarations constituent un motif d'optimisme et d'espoir, étant donné que la conscience des peuples libres est toujours vivante et vibrante lorsqu'il s'agit des valeurs humaines, des principes fondamentaux, des buts et des objectifs des Nations Unies».
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