Tiaret - 02- Origines



Bref Aperçu Historique
La Préhistoire
Il y a 4 ou 500.000 ans, des l'aube du quaternaire, les Prehomiciens, parcouraient déjà cette terre. Des êtres plus évolués, mais dont on ignore l'aspect physique, leur ont succédé. Les vestiges cette époque, dite « Alerienne » sont assez abondants près de Tiaret. On notera en particulier un outillage moins primitif et plus varie. Ces artefacts témoignent de leur intelligence ainsi que de leur progrès technique.
Ensuite viennent des hommes véritables, des Homo Sapiens.
Toutes les lentes étapes que l'humanité a dû franchir, toutes les civilisations et leurs différents faciès y sont représentés.
Le département peut s'enorgueillir d'abriter dans ses falaises, le plus riche et, sans conteste, le plus bel ensemble de gravures de la période Néolithique de toute l'Algérie du nord.
La protohistoire ou l’âge des métaux.
La découverte pre-1960, de plusieurs objets de bronze semblerait confirmer l'existence de cette civilisation contestée.
C'est aussi à cette période que l'on rapporte les petits monuments dits « Pierres de Sacrifice »
Période Préromaine
La région de Tiaret a été habitée des la plus haute antiquité.
De nombreux vestiges des plus anciennes industries humaines, depuis les grossiers « coups de poing » du Paléolithique inferieur, jusqu’aux élégantes et fragiles pointes de silex du Néolithique récent si habilement taillées, se rencontrent tout autour de la ville.
Au cours de fouilles pratiquées dans une riche station proche de Waldeck-Rousseau, j’ai découvert de nombreux ossements humains, notamment plusieurs cranes, aujourd’hui conserves au Laboratoire d’anthropologie du Musée du Bardo a Alger.
Tous ces restes appartiennent a une race évoluée, dite de « Mechta el Arbi » a affinités cromagnoides (Homo Sapiens) qui peuplaient déjà une grande partie de notre Afrique du Nord, des la fin du Paléolithique, soit a 7000 and avant notre ère. Dolichocéphales et d’une taille élevée (1,70 a 1,75), ces hommes avaient le buste long, les épaules larges, les hanches étroites, une forte musculature adaptée a la marche. Ils menaient une vie rude et mourraient jeunes. Trait caracteristique : avulsion dentaires (enlèvement des incisives).
Plus tard des Néolithiques Sahariens graveurs de roches se sont avances jusqu'à Tiaret. Ils nous ont laisse notamment sur les falaises de grès a quelques kilomètres a l’Est, des gravures qui peuvent rivaliser avec les plus belles manifestations de l’art rupestre si répandu du Sud Marocain an Fezzan. Ces gravures dont certaines sont l’œuvre de véritables artistes nous renseignent sur la faune de l’époque, presque exclusivement composée d’animaux aujourd’hui disparus ou émigrés, et nous font entrevoir des cérémonies, des rites magiques impliquant une vie sociale organisée.
A proximité du col de Guertoufa, en bordure de la route, un énorme bloc détaché de la montagne, creuse a sa partie supérieure de trois bassins réunis par une rigole, est connu sous le nom « Dolmen de Tiaret » ou de « pierre du sacrifice ».
Monument d’un culte primitif, il marque très certainement un haut lieu d’une antique civilisation.
C’est au Néolithique que les races paraissent s’être stabilisées et jusqu'à la conquête romain on n’a que très peu de renseignements sur les habitants du Pays.
L’histoire locale est encore fort obscure. La civilisation carthaginoise n’a pas pénétré jusqu'à Tiaret.

L’Occupation romaine

Apres l’annexion de la Maurétanie ( 40 ans après Jésus Christ) le pays reste encore longtemps en dehors de la domination romaine.
Ce n’est en effet qu’au début du IIIeme siècle, sous l’Empereur Septime Severe, que le « Limes » ou route-frontiere fut réorganise et porte un peu au sud de Tiaret. Ou un post militaire fut immédiatement construit sur l’emplacement actuel de la Redoute.
La plus vieille inscription recueillie : une dédicace aux Dieux tout Puissants ( Diis omnipotentibus) par le Procurateur Verus peut en effet être datée de 211.
Ce n’était à l’origine qu’un fortin rectangulaire de 80m de long sur 50 m de large environ, flanque de bastions carres aux angles et aux portes. A l’abri de ce fortin de développa rapidement un centre de population civile dont une deuxième enceinte également fortifiée ayant à peu près la forme d’un pentagone, nous indique les limites. C’était deja un centre important possédant un marche dote, nous apprend une autre inscription, d’un poids public ( ponderarium) du a la munificence de lEdile Victorinus
Grâce à la salubrité du climat, a la richesse du sol, et a sa situation exceptionnelle, cette agglomération ne cessant de grandir déborde sa ceinture de remparts et s’étale largement, comme aujourd’hui, sur les pentes Sud Est du Djebel Guezoul. A l’époque byzantine, l’enceinte ne mesure pas moins de 400 m sur 200 m et même des thermes se trouvent encore a l’extérieur. A l’Est de nombreuses tombes, a la vérité d’age imprécis, creusées dans le rocher, étaient encore visibles il y a encore quelques années.
Certains auteurs ont pense que ce pouvait être Tingartia, siège d’un eveche au Veme siècle. On n’en a toutefois aucune preuve archéologique précise
En 428 les Vandales envahissent l’Afrique du Nord et pendant un siècle tout le pays va rester sous leur domination. Bien que l’histoire ne mentionne pendant cette période aucun fait remarquable pour la région, on peur supposer que le changement de maître ne se fit pas sans ruines ni destructions.
La religion chrétienne avait naturellement pénètre depuis longtemps parmi les populations. Des pierres ornées du Christ provenant sans aucun doute d’un édifice consacre au culte ont été trouvées à Tiaret, ainsi que l’épitaphe d’un prêtre mort en 461 (422 de l’ère provinciale. Les persécutions et les luttes religieuses ont été vives. On n'en veut pour preuve qu’une inscription de la Kherba des Aouisset ( 17km Est) : épitaphe d’un chrétien martyrise en l’an 400. Il est probable qu’il était donatiste.
En 533 les Grecs, sous le commandement de Belisaire chassent les Vandales et reprennent les traditions romaines.
Il ne semble pas qu’ils aient effectivement occupe le pays et c’est à ce moment-la que de puissantes dynasties berbères, plus ou moins vassales, se constituent ou accroissent leur puissance.
Sur la haute Mina, entre Tiaret et Frenda, les Djeddars magnifiques mausolées datant des VI eme et VII eme siècle, sont l’œuvre de l’une de ces dynasties indigènes, probablement chrétienne dont la capitale, suivant l’opinion de Gsell, était Tiaret.
On y a rattache, avec quelques vraisemblance, Masuna, ce prince qualifie de « Rex Gentium Maurorum et Romanorum » dans une inscription bien connue d’Altava (Lamoricière) datée de 508 et qui est peut-être le même que le Massonans, ami du patrice Salomon, dont parle Procope.
C’est à cette époque que la ville atteint son maximum d’extension, devient une ville forte et qu’est édifiée la 3eme enceinte.
Toutefois, le gouvernement des Byzantins, n’amena pas la paix. Bien au contraire, de graves troubles politiques et sociaux, de violentes persécutions religieuses désolèrent le pays. Avec l’affaiblissement du pouvoir central, l’audace des tribus ne fit que croître, l’esprit d’indépendance qu’augmenter. Il y eut de nombreux soulèvements.
C’est un pays sans cohésion dont le Gouverneur était en rébellion contre l’Empereur qui allait subir le choc des hordes musulmanes.

L’Invasion Arabe

Aussi lorsque le fameux conquérant Okba Ben Naffe envahit l’Ifrikia, fut-il facilement victorieux.
En 683 après avoir fonde Kairouan, il marcha sur Tiaret qui, aux dires des historiens, fut la seule place a offrir quelque résistance. Apres une bataille acharnée il défit l’armée que les princes berbères allies des Grecs avaient rassemblée sous les murs de la ville. Celle ci fut entièrement detruite.
Les Maghroua et les Beni Iffren, qui d’après Ibn Khaldoum peuplaient la région, obliges de fuir, furent replaces par des Louatas, des berbères également, qui des le debout de l’invasion avaient abjure la foi catholique et s’étaient joints aux conquérants.
Quelques éléments s’établirent dans la cite ruinée, mais n’y construisirent que de modestes bâtiments. La nouvelle ville, dont l’importance n’est plus que secondaire pendant de longs siècles, allait d’ailleurs peu de temps après être éclipsée par sa voisine Tagdempt ou « Tihert La Neuve » fondée en 761 (144 hegire) a 8 kms a L’Ouest par le Persan Abderahmane ben Rostem.

Le Royaume Rostemide

Ce dernier gouverneur Kharidjite ( secte Ibadite) de Kairouan, avait du s’enfuir et était venu chercher refuge dans la région ou la plupart des Berbères avaient adhère au schisme nouveau.
Cette ville qu’il construisit de toutes pièces allait devenir la capitale très excentrique d’un curieux royaume. Il s’étendait jusqu’en Tripolitaine et devait durer un siècle et demi.
Son histoire est bien connue. C’est un royaume théocratique, dont le chef porte le titre d’Imam. Sa réputation de sainteté attire de nombreux orientaux, la ville prospère, sa croissance est rapide.. Elle devient le centre d’une brillante vie intellectuelle. D’un autre cote de nombreux négociants étrangers contribuent à sa splendeur. La paix est rarement troublée, la ville que l’on nomme la petite Irak se couvre de Mosquées, de riches demeures et devient en même temps un grand marche. Elle atteint son developpement maximum vers le milieu du IX eme siècle.
Mais les habitants n’ont pas le tempérament guerrier. L’Imam ne s’appuie pas sur une force armée organisée. , l’austérité des mœurs s’est relâchée. Aussi des la première attaque des Fatimites le Royaume s’effondre. Tihert ne peut résister, elle est prise et détruite en 296 de l’hegire (909 de Jésus Christ). Elle ne s’est jamais relevée.
Les habitants échappes au massacre se réfugièrent d’abord a Sedrada, près d’Ouargla, puis au Mzab.
Le souvenir de leur splendeur passee est encore vivace au cœur des Ibadites, ces « puritains du Desert » et ils parlent toujours de « l’Etat de Gloire » qu’ils ont connu a Tiaret.

Le Moyen-Age et les Temps Modernes

Au cours du X eme siècle, Tiaret tombe tour a tour au pouvoir des Omeyyades d’Espagne et des Fatimides. De sanglants combats se déroulent à différentes reprises autour de la ville qui – au début du XI eme siècle – passe sous la domination des Hammadites de Kalaa et y reste jusqu’a l’avènement des Almohades, auxquels succèdent comme maîtres du pays les Abdalwadides de Tlemcen.
Au cours de cette longue période la ville disputée par les souverains de l’Est et de l’Ouest, maintes fois prise et reprise, ne peut jouer un grand rôle.
Plusieurs fois saccagée, lorsque Léon l’Africain la visita dans la première moitie du XVI eme siècle, il n’y vit que « quelques masures et fondements ».
Sous le gouvernement des Turcs, la déchéance ne fit que s’accentuer.
Les troupes francaises qui, en 1843, s’emparèrent de Tagdempt dont l’Emir Abdelkader avait fait une place forte qu’il jugeait imprenable, ne trouvèrent à Tiaret – Tihert la Vieille- qu’une misérable bourgade abandonnée.
C’est pourtant sur ce même emplacement que pour les mêmes raisons stratégiques qu’au IIIeme siècle, le General Lamoricière décida immédiatement de construire une ville.
Le 26 mai 1843, après avoir relevé le plan des ruines romaines encore bien visibles, les Sapeurs du 3eme Génie, aides des Fantassins du 41 eme de ligne et d’Artilleurs du 5eme Régiments entreprenaient la construction de la Redoute.
La nouvelle ville, érigée en commune de plein exercice par décret du 27 janvier 1869, n’a cessé de se développer.
La Tiaret moderne, devenue Sous-préfecture, est en plein essor. Grâce à la Paix franchise elle a retrouve toute sa prospérité.
Fière de son passé, elle regarde résolument l’avenir.

Les Maires
1870 : Tiaret conquise depuis bientôt 30 ans est toujours placée sous l’autorité militaire. La population civile supportait mal la pesanteur et les contraintes de l’Armée qui gérait depuis 1843. Après de multiples pétitions et interventions et pour pallier les différents qui les opposaient fréquemment, un adjoint civil fut nommé en 1861 en la personne de Jules Escoffier. Son rôle résidait dans la tenue de l’état civil. Membre de la commission chargée de vérifier si les concessionnaires remplissaient les conditions réglementaires pour l’obtention du titre définitif de propriété. Il s’acquitte de sa tâche avec efficacité et dévouement. En 1872, la rue qui conduira plus tard à la gare honora son nom.
Enfin le 27 janvier 1869, Tiaret accède à la vie municipale.
Le premier maire Monsieur Victor Jamelin fut également le premier conseiller général du canton en 1880. Lui succéda à la mairie en 1876, Monsieur Christophe Jaupois ancien capitaine qui commandait la place de Tiaret en 1860.
En 1880-1881 apparait Monsieur Martin Macaire originaire de la Dordogne qui laissa une nombreuse descendance dans la région. Puis Monsieur Christophe Jaupois est de retour jusqu’en 1886.
1886-1891 : Monsieur François Sentenac.
1891-1894 : Monsieur Savoye.
1894-1914 : Monsieur Benoit Flutet. Monsieur Flutet décéda quelques mois après le déclenchement des hostilités en 1914. Ce fut Monsieur Joseph Bigorre qui assura l’intérim durant cette période difficile apportant aide et sollicitude aux personnes éprouvées par la guerre.
Maire de 1919 à 1922, Monsieur Bigorre né à Mostaganem en 1866, s’installa à Tiaret à l’âge de 20 ans. C’est lui qui « apporta » l’électricité à Tiaret, en 1905, en utilisant les chutes de la cascade de la Mina. En 1922, lui succéda Monsieur Achille Galibert, élu conseiller municipal en 1888 à l’âge de 24 ans, il restera en fonction comme conseiller municipal ou maire jusqu’en 1930. Il fut aussi Conseiller général. Descendant d’une famille de transportés de 1848, originaire du Tarn, il fut président du comité chargé de l’érection, en 1910, du monument à la gloire du général de Lamoricière, fondateur de Tiaret en 1843. Comme maire Monsieur Galibert inaugura le monument aux morts des Tiaretiens tombés au champ d’honneur en 1914-1918. En 1933, il réalisa l’aménagement de la pépinière Bouscaren. L’eau potable se raréfiant avec l’augmentation de la population, sous son impulsion, en 1930 une conduite d’eau de plus de 30 Kms, assurera le précieux liquide à la ville.
En 1938, le Docteur Jean Azam prit la relève et fut maintenu premier magistrat de la ville par le gouvernement de Vichy.
Monsieur Louis Gorsse élu en 1945, reconduit par les électeurs en 1951 jusqu’en 1958 fut le dernier maire européen de Tiaret. On lui doit de nombreuses réalisations, entre autres, la construction du Collège, de l’Hôpital, de l’Hôtel des Finances, de l’Abattoir Frigorifique, de la Préfecture et d’HLM.
En 1958, Monsieur Kadari Djilalli prit la relève. Assassiné par le FLN le 16 février 1962, son corps fut retrouvé dans le coffre de sa voiture.


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