Tiaret - 02- Origines


Hamzaoui Benchohra

hier, au centre de presse de DK News : Conférence-débat sur «Les martyrs oubliés de l’histoire»

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samedi 8 septembre 2012 17:34
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De M.Amar Belkhodja, journaliste écrivain l Puissant hommage à l’héroïsme de la femme et de l’enfant durant le combat libérateurAvec «Les martyrs oubliés de l’histoire», le centre de presse de DK News a démarré depuis hier, un cycle de communications qui sera périodique sur l’histoire et les faits historiques liés à la lutte de libération nationale. Hier, c’était M.Amar Belkhodja, journaliste, écrivain, auteur de plusieurs publications à caractère historique constituant une contribution importante à l’écriture de l’histoire qui intervenait sur le sujet, objet de la conférence. Tahar Mohamed Al Anouar

L’écriture de l’histoire a été d’ailleurs longuement évoquée dans le débat, compte tenu de la faiblesse de la production nationale et le peu d’engagement des historiens à ce sujet.

Un pan méconnu de notre histoire

Concernant le thème, il est noté dans l’intitulé de la conférence qui rappelle un pan pratiquement méconnu de notre histoire, celle qui couvre en tout cas la période de la lutte de libération nationale. Il s’agit des grèves et manifestations de rue des 1er et 5 juillet 1961, suivies note M.Amar Belkhodja, d’un véritable carnage qui a vu des dizaines de citoyens et citoyennes, des enfants en bas âge tomber sous les balles assassines de l’armée d’occupation. Il s’agit d’un carnage qui relève comme beaucoup d’autres, du crime de l’humanité. L’orateur affirme avoir entrepris des recherches sur la période incriminée qui s’est soldée par le massacre de femmes, d’enfants, notamment qui fait, notable ont porté haut, la lutte contre l’oppression. C’est à une fillette de 12 ans, la petite Nadjia Khodja originaire de Bou Ismaïl, assassinée dans des conditions horribles alors qu’elle portait durant les manifestations, de juillet 1961, l’emblème nationale, que l’orateur a voulu rendre un puissant hommage en tant que symbole de cette lutte.

Un hommage appuyé à l’enfance

Il s’agit d’un hommage appuyé à l’enfance algérienne qui compte toute enfance pouvait s’adonner à des jeux de son âge et qui pourtant a préféré se joindre à la lutte que menaient ses aînés contre le colonialisme barbare et sanglant. M.Amar Belkhodja a décrit avec beaucoup d’émotion dans la voix, les péripéties qui ont conduit au déclenchement des manifestations, objet de son intervention au centre de presse de DK News.

C’est un acte d’une barbarie qu’on a peine à imaginer chez un être humain qui a été commis sur des enfants, des femmes notamment. Le récit de cette hécatombe a été décrit avec minutie par un séminariste français qui se trouvait auprès d’un officier de l’armée coloniale engagé dans la répression des manifestations, est rapporté par l’orateur durant son intervention. C’est aussi le résultat d’une recherche minutieuse sur ces événements dramatiques. Il s’agit de manifestations imposantes qui ont embrasé l’ensemble du territoire national et pour le cas, objet de la communication de l’auteur, celles de Bou Ismaïl et de ses environs. Il s’agit de manifestations des 1es et 5 juillet 1961, que l’on peut considérer comme la continuation dans la chaine si longue des luttes engagées par le peuple algérien. Elles survenaient peu à près, celles du 11 décembre 1960 dont on connait l’immense impact sur le déroulement de la lutte de libération.

Le départ d’une recherche sur la période incriminée

C’est donc, à partir d’un ouvrage d’un séminariste français que l’orateur décrit comme un militant anti militariste, choqué et bouleversé par les scènes épouvantables auxquelles il a été amené à assister lors de manifestations de juillet 1961, que M. Amar Belkhodja en poursuivant ses recherches a pu lever le voile sur cette horrible tuerie collective. L’orateur relève par ailleurs les difficultés qu’il a éprouvé pour mener à bien ses investigations particulièrement au niveau des services du CHUA de Mustapha Bacha pour recenser les admissions de victimes et ce qu’il était advenu d’elles par la suite. Il a fallu un mois dit-il pour obtenir enfin un rendez-vous.

Alger, Blida, Bou Ismaïl, Baraki

M.Amar Belkhodja a décrit avec précision les lieux ou se produisirent les manifestations déclenchées toujours à la suite d’appels du FLN. Alger, Blida, Baraki, Bou Ismaïl sont inscrites dans la longue liste là aussi des villes et villages martyrs. Le nombre de morts et de blessés se comptait alors par dizaines disait-il. Ces manifestations par leur puissance ont fait la démonstration selon l’orateur de la pleine adhésion de la population à la lutte et singularité de la démonstration populaire, l’implication librement exprimée des enfants et des femmes dans la lutte avec une liste de Chouhada impressionnante dans leurs rangs.

Nadjia Khodja et Maghraoui, visages d’une enfance héroïne

Ils ont pour noms, la jeune Nadjia Khodja, le jeune Maghraoui également. On était loin alors des images d’Épinal, véhiculées par les services de renseignement de l’occupant visant à faire croire à une politique de terreur utilisée par le FLN pour amener la population à agir. Au total, il s’est agi comme l’on peut s’en douter d’une thèse qui ne résistait pas à la réalité du vécu des algériens et de la réalité du terrain. Ces mêmes services se sont donc épuisés en vain à les propager.

En réalité, c’est l’engagement comme il a été décrit par M.Amar Belkhodja de toutes les composantes nationales, mues par un même idéal, celui de délivrer le pays de l’oppression qui a été le moteur de la lutte de libération nationale. La politique de répression massive, la torture pratiqué à vaste échelle, n’ont rien pu contre la volonté d’un peuple déterminé à se délivrer des chaines de l’oppression. L’armée coloniale pensait pouvoir remporter la lutte en utilisant le renseignement, donc la pratique de la torture pour parvenir à ses fins, relève l’orateur. Ce fut un échec retentissant. Partout à travers le territoire national, ce fut le même engagement qui animait la population au demeurant parfaitement encadrée par le FLN. Le sacrifice a été à la hauteur et à la mesure des espoirs d’une lutte qui a fini par entrer dans l’histoire universelle.

L’orateur a relevé dans son intervention, les moments forts de cette lutte historique, les manifestations grandioses qui ont contribués de façon décisive à maintenir informée et mobilisée dans plusieurs de ses franges, les plus progressistes en tout cas, l’opinion publique internationale sur ce qui se passait réellement en Algérie. L’orateur a voulu évoquer un moment fort de cette lutte, tombé dans l’oubli, celui consenti par la population de Bou Ismaïl et de ces environs, et du sacrifice de la population. Pour rappel concernant le sacrifice de la petite Khodja Nadjia, tombée au champ d’honneur, alors qu’elle portait l’emblème national, il n’a pas été retrouvé affirme M. Belkhodja cet emblème, tombé des mains de la jeune Chahida, ensanglanté.

Des scènes insoutenables

L’intervenant a noté également les scènes insoutenables décrites dans l’ouvrage du séminariste français grâce auquel la recherche a pu être entamée. La bestialité des hommes du corps expéditionnaire n’avait pas de limites, disait l’auteur, s’attaquant aux cadavres mêmes des femmes dont les corps se retrouvaient éparpillés dans les fossés. Il a été, relève M. Belkhodja en évoquant l’auteur de l’ouvrage, profondément marqué et bouleversé par les scènes de sauvagerie ainsi vécues. Cela a amené l’orateur a souhaité la publication d’un ouvrage symbolisant le courage et l’héroïsme de ces femmes et de ces enfants victimes de la barbarie colonialiste.

L’écriture de l’histoire, le énième rappel

Dans le débat, c’est forcément vers l’écriture de l’histoire, que celui-ci s’est engagé. Ce qui a été regretté, c’est que le retard pris à altéré profondément jusqu’aux témoignages d’acteurs directs de la lutte de libération nationale. Autre faille, le peu de lieux de mémoire existants et leur entretien pour perpétuer les moments forts de l’histoire de ce pays, sa grande révolution. L’exploitation des archives a été mise aussi en relief. Celles qui existent sont peu exploitées ou même ignorées, a-t-il été dit. Rien n’est fait en réalité pour encourager la recherche laissant à des auteurs étrangers la liberté et le soin de disserter sur l’histoire de notre pays avec tous les errements possibles. Rencontre particulièrement animée donc hier au centre de presse de DK News avec la présence d’un public avisé d’historiens, de personnalité politiques, d’anciennes figures du mouvement national, de représentants du mouvement associatif et de la presse.
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