Algérie (Tiaret) - La carcasse de l’ancienne gare routière trouve enfin un repreneur

Pendant plus de deux décennies, elle a trôné comme une plaie béante au cœur de Tiaret. Une gigantesque carcasse en béton, héritage d’un projet de gare routière lancé au début des années 2000, engloutissant des millions de dinars et des tonnes de matériaux… pour finir abandonné.

Avec le temps, le lieu s’est transformé en repaire de débauche et en symbole criant de la gabegie publique d’alors, sous le regard impuissant d’une succession de walis et d’assemblées populaires communales qui n’ont su quoi en faire. Situé dans le quartier dit «la Gare», devenu au fil des ans un grand bazar commercial, ce mastodonte de béton s’apprête enfin à changer de destin. L’APC de Tiaret a décidé récemment de le céder en concession à un investisseur privé, sur la base d’un contrat renouvelable de 3, 6 ou 9 années, moyennant un loyer de 250.000,00 dinars par mois.

Selon le maire, Larbi Ouadah, rencontré, jeudi, en marge de la grande opération de toilettage de la ville, «un cahier des charges précis encadre cette opération. L’édifice, qui comprend une surface couverte de 1.000 m² et une autre non couverte, est en cours de réaménagement. Il devrait d’abord servir de parking à voitures, avec une extension probable vers des espaces commerciaux, préfigurant à terme un centre commercial».

Entre temps, le terrain a été transféré par les domaines de l’Etat à l’APC de Tiaret.

Le site bénéficie, en outre, d’un emplacement stratégique, à proximité immédiate d’un pont reliant la rue Kharoubi Abdelkader à la «Cité Touahria», ex Rousseau, à la «Promotion immobilière Youbi», ainsi qu’à la nouvelle voie routière, dont l’achèvement est attendu.

La population, longtemps excédée par l’abandon du lieu, accueille cette reconversion avec une satisfaction mitigée. Mais l’idée séduit par sa logique: plutôt qu’un bloc de béton mort, le projet a désormais une chance de reprendre vie et de servir à la ville.

Reste à voir si cette nouvelle orientation, confiée au privé, saura transformer un fiasco urbain en espace utile pour les Tiarétis.

Photo: L’édifice, qui comprend une surface couverte de 1 000 m² et une autre non couverte, est en cours de réaménagement

Fawzi Amellal