En été, Tébessa se transforme en fournaise, la ville attire beaucoup de
monde des localités avoisinantes. En cette période de grande chaleur, la vie
ralentit, les gens sont amorphes.
Peu de verdure, point de plans d'eau pour rafraichir l'atmosphère, un
climat semi-aride dont la dernière sécheresse en date a laissé des traces
indélébiles.
Ajoutons à cela une dégradation du cadre de vie, autre conséquence d'un
laisser-aller en matière de protection de l'environnement immédiat d'un citoyen
peu soucieux, voire négligent quand il s'agit d'assurer un minimum de bonne
conduite relative au milieu dans lequel il évolue. Et pour finir l'ennui, on
s'entasse dans les cafés, comme on peut, autour de débats qui ne finissent pas,
histoire de «tuer» le temps ou d'alimenter la chronique locale des faits divers
où s'inventent des sujets de discussion, façon de meubler des journées qui
s'éternisent à force de ne rien faire. Très peu d'opportunités pour sortir de
ce marasme, surtout pour les jeunes. L'été, c'est aussi la saison des mariages
et toutes sortes de fêtes célébrant ceci ou cela.
Les souks ne désemplissent pas d'une clientèle essentiellement féminine
en train de vaquer, faisant leurs emplettes, du fameux trousseau de la mariée,
d'Ouenza, de Chéria, de Ferkane, d'El Ogla et même des wilayas limitrophes, on
atterrit à Tébessa car ici, on trouve de tout, des produits de l'importation à
un prix battant toute concurrence. De la Tunisie juste à côté, nous viennent
ses confiseries très prisées par les consommateurs. Et les fêtes de mariage
continuent tard dans la moiteur des nuits surchauffées, dans un boucan de
klaxons, de sons et de baroud. Pendant ce temps, les mieux lotis se permettent
de franchir les frontières, en allant goûter aux plaisirs des stations
balnéaires tunisiennes.
Ce luxe que beaucoup de Tébessis n'ont pas l'occasion de s'offrir, au vu
d'une quotidienneté de plus en plus chère et que le mois du Ramadhan se profite
à l'horizon. Même une petite virée du côté des plages de Annaba, de Jijel ou de
Skikda devient problématique pour des familles sacrifiant ce privilège pour
d'autres priorités.
L'ennui se lit sur les visages des passants, en particulier une jeunesse
avec peu de commodités de divertissement et de repos, les quelques espaces
verts encore visibles sont dans un état de pourrissement avancé et pourtant, on
y vient en quête d'une parcelle d'ombrage, ces endroits sont transformés en
vagues terrains de foot par des garnements livrés à eux-mêmes sous un soleil de
plomb. Ici, la protection de l'environnement est une chimère. Au cours des
soirées pesantes, quelques familles osent mettre le nez dehors, car à
l'intérieur des cités-dortoirs tout n'est pas gai, l'insalubrité en premier
lieu pose un problème infiniment récurrent.
Dépourvue des conditions appropriées pour accueillir le visiteur, Tébessa
se contente d'un strict minimum, la mauvaise gestion de la cité se fait sentir
à tous les niveaux. Et pourtant les atouts ne manquent pas, certains sites
naturels d'une grande beauté ne demandent qu'à être revalorisés.
Que dire de Hammamet et son réservoir d'eau, Djbel Bouâakous, surplombant
le village pittoresque de Youkous situé au pied d'une paroi abrupte, un coin
paradisiaque à 15 km à l'ouest de Tébessa et qui mérite d'être réhabilité.
A l'est de celle-ci, c'est la localité de Bekkaria et sa Khenga (col)
verdoyante, site propice pour un tourisme de montagne de qualité. Plus loin au
sud, c'est Négrine, oasis autrefois lieu de villégiature des Romains et des
colons, au climat semi-saharien et ses bienfaits thérapeutiques et aux parcours
rêvés d'un raid touristique jusqu'aux confins de Oued Souf.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Chabana
Source : www.lequotidien-oran.com