Tébéssa - PATRIMOINE

Sites archéologiques de la ville de Tébessa : Les limites des campagnes de nettoyage



Sites archéologiques de la ville de Tébessa : Les limites des campagnes de nettoyage
Pour les spécialistes, qui connaissent bien l’importance de ce patrimoine, il faut plutôt penser à protéger et préserver ces lieux contre tous les actes d’incivisme et de vandalisme.

Après des années d’abandon et de laisser-aller, une campagne de nettoyage a été lancée, samedi 19 août, ciblant certains monuments historiques et vestiges archéologiques de la ville de Tébessa. Selon le site officiel de la wilaya, l’opération lancée sur instruction du wali, Saïd Khalil, a touché principalement l’amphithéâtre romain et ses environs ainsi que le mur byzantin et le pont Bouhebba.

Il faut voir l’état des lieux, submergés par toutes sortes de déchets ménagers, de détritus, déblais de constructions, de restes laissés par les commerçants informels, mais aussi les mauvaises herbes. Il a fallu mobiliser des engins et des moyens importants pour débarrasser les lieux de toutes les ordures, avec la collecte de pas moins de 47 tonnes.

Ce qui renseigne sur la situation catastrophique dans laquelle se trouvent des sites classés monuments historiques par arrêté du 19 octobre 1982, à l’exemple de l’Amphithéâtre romain et du rempart byzantin.

Si l’opération a été saluée, même si elle était limitée dans le temps et de moyens, pour les citoyens de Tébessa et les spécialistes au fait de l’importance de ce patrimoine qui se dégrade depuis des années, il est plus urgent de mettre en place un plan de préservation de ces sites, en prenant des mesures sévères et dissuasives à l’encontre des habitants qui seraient à l’origine de cette situation.

«Il n’est plus question de campagnes de nettoyage, car les choses ne vont guère évoluer de cette manière, sachant que les mêmes lieux vont redevenir comme ils l’étaient avant ces campagnes, il faut désormais sévir contre les pollueurs et les pilleurs», a noté un citoyen de l’antique Theveste sur les réseaux sociaux.

Des habitants, soucieux de l’avenir de ces sites, rappellent que la ville de Tébessa, qui a vu défiler Romains, Byzantins, Vandales et Arabes, est la plus riche en vestiges archéologiques et historiques dans toute l’Algérie, citant d’autres monuments qui se perdent, à l’image de La Porte de Caracalla, le Temple de Minerve et la Basilique Sainte Crispine, qui attendent toujours d’être mis en valeur.

Un patrimoine, qui fait l’objet d’un trafic à grande échelle au vu et au su de toutes les autorités concernées, selon des archéologiques qui connaissent bien la région. Un trafic qui s’opère avec la complicité d’habitants de la région sollicités pour enrichir les collections d’Européens à travers des fouilles clandestines.

Le passage des objets pillés se fait à travers des couloirs clandestins sur la frontière algéro-tunisienne.

Selon des habitants de la ville de Tébessa, les campagnes pour collecter les ordures ne suffiront plus, car il faudrait plutôt nettoyer les lieux des énergumènes qui les fréquentent, notamment les vendeurs informels, qui n’ont aucun souci pour l’hygiène et la salubrité, mais aussi «les faunes» de délinquants qui infestent ces monuments pour s’adonner à la consommation d’alcool et de drogues troublant la quiétude des riverains.
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