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Drame à Tebessa : Ramzi et Hani, les jumeaux martyrs


Drame à Tebessa : Ramzi et Hani, les jumeaux martyrs
Dimanche 15 avril, les corps sans vie des jumeaux Ramzi et Hani Bouchakhchouka, âgés de 12 ans (nés le 13 mars 2000), ont été découverts par un berger dans la forêt d'El Gara Dhahria, à plus d'un kilomètre du hameau où ils habitaient, au douar de Fouara situé à quelques encablures de la commune de Morsott, à 30 km au nord de Tébessa.
Celui-ci a immédiatement alerté la gendarmerie. Selon nos sources, ils seraient morts de froid et de faim. Néanmoins, les résultats de l'autopsie n'ont pas encore été rendus publics. Pour tenter d'en savoir un peu plus sur cette affaire qui a jeté l'émoi parmi les habitants de ces lieux paisibles, nous nous sommes rendu au douar de Fouara, où nous avons rencontré le père des jeunes défunts. Celui-ci était encore sous le choc. Les rumeurs disent qu'il aurait durement battu les deux enfants en l'absence de leur mère, les poussant à la fugue par une nuit glaciale vers un bois qui fait peur, même aux adultes, et que c'est Ramzi, dit Soufi, qui aurait eu cette idée, vu que son jumeau ne lui refusait jamais rien. Ce que, le père, accablé, niera catégoriquement.
L'affaire remonte au jeudi 12 avril. Bouchakhchouka Khelfallah, dit Ammar, 49 ans, ouvrier à la journée, père de cinq enfants, deux filles et trois garçons, dont l'un d'eux est handicapé, apprend ce soir-là que ses deux enfants, Hani et Ramzi, élèves en 2ème année moyenne au CEM Bakhouche Belgacem, à Morsott, s'absentent un peu trop souvent de l'école. Il raconte d'une voix nouée, que vers 19 h (du jeudi 12 avril), alors que les deux jeunes garçons s'apprêtaient à aller au lit, en regardant comme à l'accoutumée la télévision, il les a un peu malmenés. Selon lui, ils ont eu tellement peur du châtiment, et de sa terrible colère, qu'ils sont sortis sous une pluie battante, fuyant la maison, alors qu'ils portaient des vêtements légers. Le lendemain, les voisins et tous les proches passeront au peigne fin la localité pour tenter de retrouver la trace des enfants. La gendarmerie ouvre alors une enquête.
Les recherches ont duré plus de 72 heures. La thèse de l'enlèvement est alors privilégiée. L'oncle, les yeux pleins de larmes, explique: «La gendarmerie nous a téléphoné vers 21 h, je suis allé en premier, j'ai vu deux corps allongés sur le sol, sous un arbre; l'un portait un short bleu et un tee-shirt, alors que le deuxième était nu; ils sont probablement morts de froid et de fatigue.» Alors que les deux corps sont déposés à la morgue de l'hôpital, le père est interpellé et placé en garde à vue durant deux jours, par la gendarmerie pour avoir frappé ses enfants. Il sera libéré par le procureur de la République. Alors que l'enquête suit son cours, la famille ne se relève pas du choc.


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