Tamanrasset - 08- La guerre de libération

Tamanrasset - LE MOUDJAHID QUI A FAIT AVORTER LES PLANS COLONIAUX: Hadj Moussa Akhamokh



Tamanrasset - LE MOUDJAHID QUI A FAIT AVORTER LES PLANS COLONIAUX:  Hadj Moussa Akhamokh




Chef spirituel des tribus berbères du Hoggar, homme bleu de la tribu de Kel Rela, qui réclame sa descendance de la reine mythique des Touaregs, Tin Hinan, Hadj Moussa Akhamokh aura marqué l’histoire algérienne par sa personnalité et son charisme. Ce «vaillant moudjahid», comme l’appelle le Président Bouteflika, a été l’un des piliers de la Guerre de libération dans le sud du pays et s’est mis au service de la lutte en achetant et en convoyant des armes de la Libye voisine pour l'armée de libération, notamment dans la Wilaya VI. Il aura aussi fait avorter les plans coloniaux de séparer le Sahara du nord de l’Algérie, en refusant l’alléchante offre de de Gaulle, lorsqu’il le recevait en 1961, de le nommer sultan sur un état qu’il comptait créer au sud.

Ce Targui, fier de ses origines et ses traditions, est né en 1921, et a vécu dans une famille de résistants, puisque son père, son oncle et son grand-père sont inscrits parmi les meneurs de la résistance targuie ayant conduit une farouche résistance face à l’occupant colonial et engagé de nombreuses batailles.

L’on rappelle particulièrement les différentes batailles livrées par les Touaregs depuis 1830, sous le commandement de cheikh Amoud et cheikh Bakda notamment celle de Tinhert près de Tin Trabin (1881), qui a coïncidé avec la résistance du cheikh Bouamama dans le sud-ouest, celle de 1898 qui a mis en déroute les forces d'occupation françaises, les batailles de 1881 et 1899, celle menée à Tenessa (1902), par le chef spirituel Moussa Ag-Amestane, et au cours de laquelle sont tombés au champ d’honneur 71 chahids de la région, celles de Taharaq et Ilamane en 1916 et 1917, qui ont entraîné de nombreux morts et blessés dans les rangs de l’armée coloniale qui s’était vue contrainte de solliciter la trêve auprès du chef Moussa Ag-Amestane.

C'est dans cet univers que Hadj Moussa Akhamokh a grandi et fait ses premières armes au contact d'hommes rompus à la guérilla et la lutte dans le désert.

Le vaillant moudjahid

Au déclenchement de la lutte armée de novembre 1954, ce «vaillant moudjahid», était un militant acharné contre les forces coloniales françaises et membre de l’Armée de libération nationale (ALN). Il se met au service de la lutte en achetant et en convoyant des armes de la Libye voisine pour la Wilaya VI.

En 1956, à la création du premier groupe de moudjahidine à In Salah, Bey Akhamokh et son frère Moussa, qui ont accueilli chez eux à Tamanrasset le moudjahid Mohamed Djeghaba en mission au Sud du pays, sur instruction du chahid Si El Haouès, font étendre la révolution dans toute la région du Hoggar et créent le Front du Sahara, en réponse à la propagande colonialiste, prétendant que la révolte ne concernait que quelques régions du Nord. Hadj Moussa Akhamokh a particulièrement œuvré à l’organisation de l’action révolutionnaire, dans la région de l’Ahaggar à travers la distribution de tracts, la mobilisation, le financement et la collecte d’armes.

A partir de 1958, les populations touarègues, qui ont adhéré en masse aux objectifs de la Révolution, sont ensuite passées à l’action malgré la répression coloniale qui s’est abattue sur les moudjahidine, entraînant l’arrestation de nombre d’entre eux et leur détention dans les geôles de l’ennemi. Cela n’a pas freiné pour autant la lutte de libération dans le Hoggar, puisque plusieurs opérations militaires et de résistance avaient secoué la région jusqu’en 1962.

Patriote convaincu, il a choisi l'Algérie

Ce monument de la région du Hoggar et de l’Algérie a aussi manifesté un attachement ferme à l’Algérie et a déjoué toute tentative visant à diviser l’Algérie, tout comme ses prédécesseurs à ce titre honorifique, qui avaient refusé l’offre alléchante du général de Gaulle, qui leur proposait « l’indépendance» vis-à-vis du nord de l’Algérie à la fin des années 1940. L’Histoire retiendra que la France, qui, a proposé ouvertement à Akhamokh de le désigner comme sultan d’un état qu’elle comptait créer dans la région, a, au terme de discussions qui ont duré 17 jours, essuyé un refus net de l’amenokal.

Après des contacts qui avaient été établis en 1959 par la France, l’amenokal Hadj Moussa a été reçu le 14 juillet 1961 à Paris dans le but de lui soumettre l’idée de sa proclamation comme sultan d’un état que la puissance coloniale voulait créer dans la région, l’amenokal a eu cette réponse, on ne peut plus claire : « Je ne vous demande pas l’indépendance de l’Algérie et je ne suis pas là pour demander d’être indépendant de l’Algérie.» Hadj Moussa Akhamokh a donc perpétué ce legs de ses aïeuls, qu’il laissera à ces successeurs parmi les touaregs Algériens lesquels, aujourd’hui affirment tout haut leur attachement à l’Algérie.

A l’indépendance, l’Algérie officielle doit à cet homme d’exception d’avoir sécurisé nos frontières sud. Personnalité dont l’aura dépasse largement les frontières algériennes, il a ainsi contribué à la résolution du conflit de l’Azawed, au nord du Mali, et contribué au développement de la région.

Djamel Belbey





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