«Le dossier des réfugiés maliens est bien géré»

Le dossier des réfugiés maliens ayant fui leur pays ,associé souvent à celui de l'immigration clandestine, est classé secret-défense, puisqu'aucun mot n'a été officiellement soufflé.La détérioration de la situation sécuritaire dans le nord du Mali depuis la réactivation de la rébellion touareg, nonobstant les mesures prises par l'Etat algérien, est au centre des préoccupations de la population de la wilaya de Tamanrasset, qui, depuis quelques mois seulement, a enregistré une importante circulation transfrontalière.
En l'absence de déclarations officielles, les habitants de l'Ahaggar sont livrés aux rumeurs portant particulièrement sur le nombre remarquable de réfugiés maliens ayant fuit leur pays par peur d'être victimes d'actes de barbarie qui y sont commis impunément, suite au combat mené par le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) contre l'armée malienne, en vue de proclamer son autodétermination. Nombreux sont les Maliens qui se sont réfugiés à Tamanrasset, caressant l'espoir de vivre en paix et de couler des jours tranquilles, ce dont ils rêvaient depuis 1963, date de naissance de la rébellion. Cependant, leur présence illégale sur le territoire algérien est malheureusement le prélude d'une autre aventure encore plus âpre et plus dure, allant jusqu'à mettre leur vie en péril ainsi que celle de leur famille. Pourtant, ils sont prêts à faire n'importe quoi pour éviter d'être rapatriés vers le pays où les morts se comptent par centaines. Même s'ils essayent de se faire passer pour des résidants légaux, leur présence massive et douteuse dans la capitale de l'Ahaggar ne laisse personne indifférent.
Toutefois, ce dossier, associé souvent à celui de l'immigration clandestine, est classé secret-défense, puisqu'aucun mot n'a été officiellement soufflé jusque-là, ne serait-ce que pour rassurer la population qui commence à se poser de sérieuses questions sur la situation d'insécurité qui prévaut à quelques centaines de kilomètres de leur frontière. En guise d'assurance, l'inspecteur régional de la police des frontières du Sud s'est contenté de dire, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'inspection de Tamanrasset, que «le problème des réfugiés maliens est géré dans un cadre bien organisé et que toutes les dispositions nécessaires ont été prises en coordination avec nos partenaires, pour parvenir à une solution rapide et efficace à cette situation. Nos services sont en train de suivre ce dossier avec plus de soin et d'application». Evoquant le bilan des mouvements des personnes enregistrés au niveau des postes frontaliers du Sud, il a indiqué que pour l'année 2011, le total des entrées a été évalué à 41 949 personnes contre 34 064 sorties.
Se voulant encore plus rassurant, le chef de service de la police des frontières de la wilaya de Tamanrasset a souligné, pour sa part, qu'aucun réfugié malien n'a été officiellement enregistré au niveau des postes transfrontaliers. «Maintenant, s'il existe ceux qui ne transitent pas par ces postes, on ne peut donc pas disposer de chiffres. Mais ce qui est à savoir, c'est que la circulation transfrontalière est normale», a-t-il soutenu.