Souk-Ahras

France: Elections présidentielles/législatives: d'un combat l'autre



Faut-il se féliciter de la énième défaite de l'extrême droite aux récentes élections présidentielles françaises ou, au contraire, nourrir les pires mais légitimes inquiétudes, suite à la continuelle progression des ultraconservateurs 'Faut reconnaitre que 14 millions environ de Français, soit 40% des votants, ont apporté leur soutien au mouvement nationaliste dans sa version la plus exacerbée. Si, compte est tenu du nombre des abstentionnistes, 30%, soit 15 millions, ce qui n'est quand même pas négligeable, on se retrouve avec un Français sur deux épousant des idées extrémistes, xénophobes et radicales.
Cela est de nature à nourrir les pires appréhensions. Les prochaines élections législatives à deux tours, prévues les 12 et 19 juin prochain, seront, à ce propos, révélatrices de la fracture idéologique et forcément sociale qui se profile en France. Une probable victoire du Rassemblement national ou du mouvement nationaliste élargi réduirait la victoire de Macron à une portion assez congrue.
C'est dire combien il serait impératif aux Républicains, de tous bords, socialistes, communistes, Verts et Mélenchonistes compris, de s'unir, non tant pour confirmer et conforter la victoire d'Emmanuel Macron et le doter de coudées franches, en vue de concrétiser ses projets, mais pour neutraliser, en priorité, les velléités lepénistes et faire barrage à son expansion.
Car, il suffit d'une analyse sommaire des résultats obtenus par le parti de l'extrême droite pour s'apercevoir de sa une nette progression, à l'aune de chaque scrutin : en 2002, Le Pen père, Jean-Marie, recueillait, à la tête du Front national de l'époque, 17,79% des voix, alors que sa fille Marine, en a obtenu 33,90% en 2017. Un score nettement amélioré, à l'occasion des dernières élections du 24 avril 2022, qui a vu le Rassemblement national récolter 41,46%. Une sacrée ascension qui devrait donner à réfléchir à tous ceux que le discours nationaliste indispose voire même menace.
Comme il est loisible de le constater, le péril est là ! Et nul n'est en mesure, à l'heure qu'il est, d'affirmer le contraire.
Pour rappel, au sein de l'assemblée sortante, le Rassemblement national ne comptait que sept sièges, une représentation squelettique, appelée cependant à se démultiplier, en égard à la performance du 24 juin au soir.
Une reconfiguration du camp de l'extrême droite n'est pas à écarter qui verrait Zemmour, le blanc bec politique, leader de Reconquête, rejoindre Marine Le Pen et tenter, ce faisant, de booster les rangs, en faisant corps contre Macron. Une éventualité dont beaucoup d'observateurs, au fait de l'actualité politique hexagonale, doutent, en raison notamment de la rivalité toxique qui caractérise les relations Le Pen/Zemmour.
D'explosives passes d'armes ont émaillé les relations des deux radicaux qui risquent fort, si elles se perpétuent, de profiter au président réélu, Macron susceptible de rafler une majorité
parlementaire absolue qui lui permettra de concrétiser sans encombre ses projets encore en souffrance, hérités du dernier mandat ou ceux annoncés de fraîche date.
En tout cas, et à trois semaines des législatives, le ton est donné, sur fond de vives spéculations attisées par les récents scores obtenus par les différentes familles politiques, appelées à confirmer pour les unes et à se ressaisir pour les autres.
*Enseignant de littérature francophone à l'université de Souk Ahras.
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