Ali Boulaâres n'est plus

On le savait populaire et digne d'égards pour ses qualités humaines, son respect de l'autre et son sourire affable qui ne quittait jamais son visage.Il habitait un appartement exigu dans un quartier populaire de la ville de Souk Ahras, lui qui a côtoyé cadres de la nation et décideurs locaux. Il n'a jamais revendiqué un statut autre que celui d'un militant de la belle époque qui savait dire les malheurs de ses concitoyens sans jamais user de sa position pour améliorer sa situation sociale. Ali Boulaâres, militant discipliné et fidèle à la ligne nationaliste de son parti, plusieurs fois élu APC/APW, syndicaliste et homme de consensus pouvait réunir les pôles d'opinions les plus antagoniques sans jamais effleurer les convictions des uns ou les options des autres. Il s'est éteint, avant-hier, à l'âge de 68 ans, laissant derrière plus de cinquante ans de présence effective dans la vie sociale et politique de la wilaya.Il a rendu l'âme après une lutte contre une maladie qui a eu raison de son courage dont il faisait preuve jusqu'au dernier soupir. La foule compacte qui l'a accompagné, vendredi, à sa dernière demeure voyait en lui l'homme calme qui savait résister devant les vicissitudes de la vie, même quand celle-ci lui tourne le dos et quand les valets carriéristes s'en mêlent. «Dites à l'opinion publique qu'il existe à Souk-Ahras des hommes qui, même s'ils sont victimes d'incompréhension, de coups bas et de marginalisation, sont immunisés contre le lucre et le gain facile et qu'ils n'ont d'autres objectifs que l'intérêt public et l'épanouissement de la société», aimait-il suggérer en fidèle lecteur d'El-Watan. Ses proches, ses amis, ses voisins et tous les gens qui l'ont connu garderont des souvenirs impérissables d'un orateur courageux, d'un élu qui était à l'écoute des doléances des citoyens, d'un militant dévoué et mobilisateur.