Skikda - GEOGRAPHIE

Effondrement dans un immeuble à Skikda: Peur, panique et colère au centre-ville



Effondrement dans un immeuble à Skikda:  Peur, panique et colère au centre-ville




Le quartier du Marché, en plein cœur de la ville de Skikda, a vécu, jeudi dernier, une nuit agitée, après l’effondrement d’un toit de l’immeuble dit «Dar Bissot» donnant sur les escaliers supérieurs du marché couvert.

Le mouvement de panique provoqué par la chute du toit d’un appartement du 2e étage a poussé la soixantaine de familles occupant les 24 appartements de cet immeuble déjà menaçant ruine, à sortir dans la rue.

L’information, vite relayée sur les réseaux sociaux, emmènera beaucoup de monde à venir soutenir les familles concernées. L’effet de foule finira par attiser la colère des jeunes venus de plusieurs quartiers de la ville. Les rues limitrophes à la bâtisse sinistrée seront ainsi barricadées et les revendications, mises en sourdine depuis des décennies, ont refait surface.

«J’ai 39 ans, je suis père de famille et je partage avec mes parents un F3 menaçant ruine au centre-ville. Nous sommes 13 personnes à y vivre dans des conditions lamentables. On attend un logement social depuis une éternité et on ne voit rien venir. Faut-il construire un gourbi pour avoir un logement dans notre propre ville natale? Qu’on nous le dise», s’insurgeait un jeune père de famille.

Hier encore, les séquelles du sinistre étaient visibles et sur les visages des habitants et sur la bâtisse. La chambre minuscule de l’appartement du 2e étage dont le sol s’est affaissé ne peut désormais plus être habitée. L’affaissement a occasionné un trou béant de plus de 40 cm par lequel on peut voir l’appartement du dessous. En visitant ce dernier appartement, on retrouve les mêmes dégâts. Des briques rouges et des bouts de poutres pourries qui supportaient le plafond gisent sur le sol.

«Il était près de 18h jeudi dernier lorsqu’une partie du sol d’une des chambres s’est subitement affaissée pour chuter dans l’appartement du dessous. On a vraiment eu peur. On croyait que tout l’immeuble allait nous tomber dessus», témoigne la mère de famille occupant l’appartement concerné, qui sera relayée par celle de l’appartement du dessous.

«Lorsque ce toit s’est effondré, tous les rats qui y vivaient nous sont tombés dessus. On a été vraiment envahis par ces rongeurs. Maintenant on a même peur d’ouvrir nos armoires de peur de rencontrer ces bestioles», dira-t-elle.

D’autres femmes de l’immeuble enchaînent: «Nos familles ont passé la nuit dehors. Personne ne voulait retourner à sa demeure. On avait vraiment peur.»

Tout en faisant part de la venue du chef de daïra et du maire de la ville, elles affirment: «Ils sont venus à deux reprises s’enquérir de plus près de la situation et ont eu à visiter les deux appartements touchés par cet effondrement.»

Elles ont tenu à révéler l’absence de toute prise en charge en déclarant: «Ils ne nous ont rien promis de concret. Ils nous ont juste demandé de déléguer cinq personnes qui devraient être reçues par le wali dimanche prochain (demain-NDLR-). Nous sommes vraiment en danger et nous craignons pour nos vies. L’année passée, la façade de notre immeuble avait déjà été sujette à un effondrement. L’ancien chef de daïra était alors venu avec ses promesses, mais depuis, on nous a oubliés», témoignent-elles.


Photo: Une soixantaine de familles habitent la bâtisse

Khider Ouahab

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