Sidi-Belabbès - COMMUNAUTES

Et les juifs de Sidi-Bel-Abbes ?




Et les juifs de Sidi-Bel-Abbès ?
( Extrait d’article)

Par : Dr / KARIM OULDENNEBIA : Institut d’histoire -Université Djilali Liabes - S.B.A.
OULDENNEBIA (KARIM) : « Et les juifs de Sidi-Bel-Abbès ? (Extrait d’article) »,
in www.vitaminedz.com/blog_oustadkarim

Par ce bref exposé je ne prétend pas écrire une histoire des juifs de Sidi-Bel-Abbès, mais plutôt rassembler l’euristique minimum, devenu une nécessité pour établir une vrai histoire locale, c’est-à-dire une monographie pour les lecteurs francophones et aussi arabophones que j’ai l’ambition de réaliser dans un avenir proche.
Cet exposé ne présente pas un travail accompli, mais seulement l’esquisse d’un projet de recherche, proposé à tous ceux qui voudront y contribuer avec des commentaires.
Sidi-Bel-Abbès est un coin d’Algérie qui a été colonisé le plus longtemps en Méditerranée, aussi représente-t-il un « exemple historique singulier », qui soulève toujours des passions nombreuses et qui touche à des questions encore souvent bien douloureuses. Le temps est-il venu de relire le coté sombre et obscure de l’histoire de Sidi-bel-abbes ? Peut-on tout se dire ? Comment alors caractériser les relations qui se sont établies entre Français et juifs et Algériens au cours de la période coloniale,tout au moins dans une ville comme Sidi-Bel-Abbès ? Ces questions posées, ont pour but de vérifier les raisons de la présence de plusieurs communautés dans la région par un exposé chronologique depuis l’antiquité on se basant sur de nombreux travaux de recherche effectués par des spécialistes éminents tel que : Ibn Khaldoun, Heinrich Graetz,Jean Servier, André Chouraqui, EISENBETH (Maurice) Marcel Simon...et autres.
On sait très bien que différentes communautés ont coexister dans la ville (un immeuble, rue, place, quartier comme le quartier « mon plaisir » par exemple juste à coté de « fillage-Abou »). Mais est ce qu’on peut dire que la ville de Sidi-Bel-Abbès a connue aspect de la cœxistence ? Plusieurs études monographiques riches et stimulantes ont prouvé la pertinence d'une réflexion dans ce sens. Dans cette perspective méthodologique,on ne peut pas ignorer le contexte colonial,puisque c’est en effet d’une ville coloniale qu’il s’agit. Tout dans sa structure de plan étaient marqués par la ségrégation ethnique et sociale.
Bien sûr, lors de sa fondation, « Sidi-Bel-Abbès » ne comptait aucun juif ; Mais les premiers habitants juifs vinrent probablement d’Oran ou Tlemcen. La Légion Etrangère comptait aussi dans ses rangs des juifs venus de différents pays.. On en dénombrait déjà 78 habitants juifs en 1851à Sidi-Bel-Abbès. D’une façon générale les juifs de Sidi Bel Abbés étaient toujours recensés à part même en dépit des dispositions favorables que leur accordait les Décrets Crémieux. Le premier commissaire civil de la ville (maire nommé) Alfred-Villetard de Prunières nous donne le nombre de 391 juifs en 1856.Dailleurs l’historien AINAD TABET Redouane dans sa remarquable étude sur l’Histoire de SIDI-BEL-ABBES,de la colonisation à la guerre de libération en zone5 ;wilaya V,(1830-1962)écrit en 1999,note que ce dénombrement est sûrement erroné car il est peu plausible,que dans une société essentiellement musulmane,le nombre de juifs (391) dépasse largement celui des musulmans qui était de (250).
Il faut noté qu’à la fin de la guerre d'Algérie, quelque 140 000 Juifs se sont trouvés mêlés aux "rapatriés" arrivant en France, ils avaient une histoire différente de celle des Européens d'Algérie. Ainsi l’histoire de Sidi Bel Abbés a en effet deux versants, celui du coté algérien, ceux qu’on désignait alors sous l’appellation méprisante d’« indigènes »,et l’autre versant, celui des Français d’Algérie, de ceux qu’on appelait les Pieds-Noirs. Deux faces paradoxales totalement différentes, étranger l’un à l’autre. Chacun de ces deux versants a actuellement « son histoire ». Peut on ajouter un troisième versant celui des juifs ?
En attendant, je pense qu’il faut laisser le temps au temps pour éventuellement établir un véritable débat sur l’écriture de l’Histoire de Sidi-Bel-Abbès avec tout ses aspects, notamment celui de « l’histoire » plutôt que la « mémoire » des différentes communautés qui ont vécus dans un « temps » ou un autre sur cette place urbaine à 476 mètres d’altitude. Laissons donc les commentaires des « Ouled-El-bled », nous décrire « l’histoire » de cette sublime ville, à tous ces intéressés du passé absolument merveilleux de cette cité qui évoque beaucoup de questions que de réponses. L’éminent Historien Louis ALFEN,a propos de l’histoire et son interprétation a vu juste lorsqu’il a écrit : «En Histoire il est très utile de se poser des questions, mais très dangereux d'y répondre ».


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