Vers une remise à flots du Complexe de machinisme agricole ?
Interrogé en marge de sa visite d’inspection et de travail sur le dossier ECMA, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements a déclaré que son département, de concert avec le groupe propriétaire EQUIPAG, envisagerait la création prochaine de sociétés régionales de services qui seront dotées de matériels et d’équipements neufs issus des complexes de machinisme agricole de Sidi Bel-Abbès et de moteurs tracteurs de Constantine. Ces nouvelles unités de prestations de travaux agricoles seront appelées à louer leurs services aux exploitants et opérateurs agricoles à travers l’ensemble du territoire national. Temmar estimera que, dans les conditions actuelles du marché du matériel agricole, cette solution est la mieux indiquée pour permettre à ces deux importants complexes de maintenir un rythme de production économiquement acceptable pour assurer leur survie et la sécurité de l’emploi. Car, expliquera-t-il, avec la mise en veille de la formule leasing dans le secteur, les agriculteurs ne sont plus en mesure aujourd’hui en Algérie d’acquérir en fonds propres les moissonneuses-batteuses produites localement à leur prix réel de cession. Cette situation a fini, poursuivra-t-il, par se répercuter négativement sur le taux de mécanisation du secteur agricole qui se révèle très faible en Algérie comparativement à celui des autres pays voisins...
Conséquence fâcheuse de cette situation de mévente des produits CMA et d’insolvabilité des acheteurs potentiels, l’agriculture algérienne se présente comme la moins mécanisée du pourtour méditerranéen, donc la moins compétitive pour laisser espérer une production agricole conséquente dont une partie serait destinée à l’exportation, comme c’est le cas par exemple pour le Maroc».
Informés des nouvelles propositions du premier responsable du secteur, les représentants syndicaux de l’ECMA se sont montrés très réservés sur la question, estimant que le problème posé est loin d’être uniquement structurel dans son essence. A l’appui de leur argumentaire, ils ne manqueront pas ainsi de s’interroger surtout sur les engagements pris ces dernières années par le directoire d’EQUIPAG et le comité des participations de l’Etat (CPE) qui ont envisagé tous deux, rappelle-t-on, «outre la création desdites sociétés régionales de prestations en travaux agricoles, la perspective d’une nouvelle relation de partenariat à caractères industriel et commercial, avec de grands constructeurs européens de la filière machinisme agricole (la société allemande Klass, le groupe français Grégoire Besson et l’Italien Same Deutz Fahr) en mesure de placer l’entreprise «dans les conditions idéales de relance tant attendue et de conforter les 400 travailleurs et gestionnaires du complexe de Sidi Bel-Abbès qui ont vécu des années durant sous la hantise de la cessation d’activités, de la mise en chômage technique et des programmes successifs de compression des effectifs... Rien de tout cela n’a été entrepris alors que l’ECMA présentait ces dernières années des signes positifs de reprise de la croissance avec un effet entraînant sur les entreprises se situant en amont et aval de son appareil de production», tiendront à faire remarquer par dépit nos interlocuteurs avant de rappeler que les conditions véritables de relance restent toujours suspendues à une réelle volonté des responsables des deux principaux secteurs concernés, agriculture et industrie, à renouveler d’abord le carnet de commandes de l’entreprise actuellement en arrêt de production depuis plus d’une année. Va-t-on assister à une remise à flots de l’ECMA de Sidi Bel-Abbès? L’espoir reste toujours permis pour le collectif de travailleurs qui accuse des arriérés de salaires de plusieurs mois.
A. Abbad
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com