«Vierge Folle» est applaudi à la fac de lettres
Les confessions percent bien des secrets de cœur où cela va de l’aveu au procès, un jeu désespéré surtout quand l’élan amoureux en est l’enjeu. On sait déjà que l’œuvre de Rimbaud est une alchimie des mots, un état de désordre libre et raisonné où rien n’est caché, tout parle, tout nous parle puisque nous sommes au monde et la vraie vie est ailleurs, ici ne reste qu’un devoir à accomplir. Le monologue «Vierge Folle» tiré d’une «Saison en enfer» de Arthur Rimbaud, interprété tant bien que mal par la poétesse Nawal, mis en scène d’abord par Draâ Noureddine, repris par Bouras Mustapha aura été quelque peu de bon ton si l’on considère le poids immense d’un tel texte. «Vierge Folle» nous introduit au fond d’un théâtre intériorisé du poète qui, à la fois, fait penser à l’âme du bien, à l’âme du mal, confrontation réelle où la part féminine se sent esclave de la part masculine, et dans lequel le divin époux semble être un anachorète. Et la servante, damnée par les délicatesses mystérieuses de ce presque enfant, crée un conflit psychologique autant que métaphysique, appuyé par la dimension du voyant. Nous sommes déjà dans le «Je est un autre», une métempsycose travaillée par les mots. Nawal a réussi de «vomir» la «Vierge folle» même si la mise en scène était absente. Rimbaud n’est pas une sinécure. L’étude est sérieuse, ce n’est pas une affaire de légende.
Ahmed Mehaoudi
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Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com