Sidi-Belabbès - Données générales

GÉOGRAPHIE DE LA RÉGION DE TLEMCEN




GÉOGRAPHIE DE LA RÉGION DE TLEMCEN
La région de Tlemcen, au point de vue géographique, jouit d’une constitution géologique spéciale, qu’on ne rencontre pas ailleurs en Algérie et d’une situation climatique très avantageuse.

Sous le nom de Massif de Tlemcen, les géographes modernes désignent une suite géologique bien délimitée et très caractérisée, c’est la série des chaînes montagneuses parallèles, disposées comme des escaliers géants, orientés S.W - N.E et qui s’élèvent derrière Tlemcen, en allant vers le sud, jusqu’à la limite nord des hautes plaines couvertes d’alfa.

On rencontre successivement du N au S :

1) La chaîne de Lalla Setti (point culminant,1206 m) sur le flanc nord de laquelle se trouve Tlemcen ; cette chaîne tire son nom du blanc tombeau de Lalla Setti, qui couronne la falaise rocheuse derrière Tlemcen,

2) La chaîne de Ras Asfour (1556 m) ainsi appelée du nom de la montagne la plus occidentale du plissement, celle qui domine la plaine d’Oujda (Maroc),

3) La chaîne des Beni Smiyel, aux pieds de laquelle se développe la vallée allant de Ouled Mimoun (ex-Lamoricière, l’ancienne ville romaine d’Altava, nommée Hadjer Roum) à Sebdou ; une route commode tracée dans la vallée relie aujourd’hui ces 2 centres,

4) Au sud de la dépression, bien arrosée, dans laquelle se trouve Sebdou, se dresse un dernier grade, la chaîne du Tenouchfi (1812 m).

L’altitude relativement considérable de ces montagnes comparée à celle des collines de la côte de l’Oranie facilite les précipitations atmosphériques sur le massif de Tlemcen et vaut à cette région une plus grande quantité de pluies que n’en reçoit le littoral oranais.

Tous les plissements montagneux dont on vient de parler sont formés de terrains jurassiques. La partie méridionale du massif limite les steppes d’alfa formées d’alluvions anciennes ; la partie septentrionale borde la série de plaines tertiaires de Marnia (argiles carténiennes), d’Hennaya (argiles carténiennes et marnes du miocène moyen), de Ouled Mimoun et de Bel Abbès (éocène inférieur, marnes helvétiennes, alluvions pléistocènes).

Ce qui donne au Massif de Tlemcen son cachet particulier, c’est surtout la disposition des roches. Les terrains de ce massif sont en effet souvent formés de calcaires fissurés reposant sur des grès poreux ; lesquels sont eux-mêmes assis sur des argiles et des marnes. Nulle disposition des couches géologiques n’est plus favorable à la formation des sources intarissables. Les eaux de pluie pénôtrent à travers les calcaires fissurés et les dolomies de la surface, s’infiltrent lentement dans les grès poreux où elles s’accumulent, arrêtées par les argiles et les marnes, dont elles suivent la pente, et forment de belles sources, que les longs mois de sécheresse estivale ne parviennent pas à tarir.

Le Meffrouch (l’étalé) coule derrière la chaîne de Lalla Setti du SW-NE, perce la chaîne en cascades et prend le nom d’El Ourit (le précipice). Au-dessous des cascades, la rivière prend le nom de Saf Saf (modification de son ancien nom berbère SefSif) ; au N de Tlemcen, près du petit village de Ain El Hout, elle s’appelle Sikak jusqu’à son confluent avec l’Isser. (Ces changements de nom d’une même rivière sont fréquents en Algérie).

Aussi bien, les oueds qui sortent du massif de Tlemcen, la Tafna et ses principaux affluents, le Khémis (Béni Snous, à l’ouest de Tlemcen) et l’Isser (qui passe à Ouled Mimoun, ex-Lamoricière et coule à l’est et au nord de Tlemcen), sont-ils de véritables rivières dont le lit n’est jamais à sec. Ces cours d’eau ne sauraient être comparés aux torrents descendant, par exemple, du massif marneux du Dahra ou des calcaires compacts de l’Ouarsenis qui grossissent le Chélif en hiver et le laissent sec en été.

Toutes les rivières du massif tlemcénien coulent d’abord entre les plissements montagneux qu’elles suivent jusqu’à ce qu’elles réussissent à se frayer, vers le nord, un passage à travers l’échelon rocheux qui leur barre la route. Elles franchissent ces barrières naturelles, à travers d’étroites gorges, dans lesquelles elles forment des cascades, des chutes successives, jusqu’à la plaine inférieure. On a un bel exemple de ce phénomène à 6 kilomètres de Tlemcen, aux Cascades d’El Ourit (voir photo).

Grâce aux avantages naturels dont jouit cette région, la campagne Tlemcen conserve tout l’été sa végétation artificielle entretenue par les irrigations alors que, ailleurs dans le département, on ne voit presque partout que la terre nue, desséchée et brûlée par le grand soleil.

Le massif jurassique est souvent couvert de forêts de chênes (chênes verts, chênes-liège, etc.), de thuyas gigantesques, de grands térébinthes, d’oliviers sauvages, de volumineux lentisques, dans les vallées et sur les pentes non encore livrées à la culture ; et cette vigoureuse végétation forme d’impressionnants fourrés où vivent en paix, le sanglier, le chacal, l’hyène.

Dans les endroits où le calcaire dolomitique de la surface est à nu, l’érosion par les eaux chargées d’acide carbonique donne aux rochers l’aspect ruiniforme, si caractéristique de ces formations rocheuses. On en a un beau spécimen dans la partie abrupte qui domine la route de Tlemcen à Ain Fezza (à droite, avant d’arriver aux cascades du Mefrouch).

Ces montagnes du massif de Tlemcen sont riches en cavernes, en grottes plus au moins profondes, en galeries souterraines. Cette particularité, commune à toutes les roches formées de calcaires fissurés, n’a rien de frappant du reste, mais elle mérite d’être signalée cependant.

Plusieurs de ces cavernes sont intéressantes à visiter et les touristes ne regretteront certainement pas l’excursion et la visite des grottes de Beni Add (Ain Fezza ) ; non loin de Tlemcen. La plupart des grottes des environs de Tlemcen ainsi que les excavations creusées dans le roc, sont la demeure d’innombrables bandes de pigeons, quelques-unes étaient habitées par des indigènes ou servent d’abri aux troupeaux . Peut-être y aurait-il lieu de fouiller systématiquement certaines de ces grottes, on y trouverait très probablement des objets, des ustensiles et des armes de l’âge de pierre, comme on en a découvert dans d’autres grottes d’Algérie. La spéloncologie tlemcénienne n’a encore été que bien peu étudiée et cependant de notables vestiges de l’homme préhistorique ont été retrouvées dans la région, notamment dans le lac Karar (Remchi) et Ouzidane.

Ce n’est pas seulement dans les calcaires anciens du massif de Tlemcen que l’on rencontre des grottes, on en retrouve aussi dans les dépôts travertineux, considérables dans toute la région. Leur formation est due à la désagrégation des roches dolomitiques supérieures, par l’eau qui, en s’évaporant ensuite , dépose le carbonate de chaux qu’elle avait dissout. Le visiteur d’un jour, pourra voir quelques unes de ces grottes tout près de Tlemcen, au faubourg d’El Kalaa, dans le village de Sidi el Haloui (tout près de la mosquée), au village de Beni Boublène (près de Mansourah).


Tlemcen, qui se trouve justement au pied de la chaîne septentrionale du massif, comme il a été dit, et à la limite des terrains jurassiques et des plaines tertiaires, occupe une position extrêmement favorable. Les eaux courantes, canalisées depuis les temps les plus anciens, à leur sortie de la montagne, arrosent les jardins de la ville et des environs, ainsi que les nombreux oliviers qui forment comme une forêt au milieu de laquelle Tlemcen disparaît à demi.

La ville, au pied du djebel Sakhratain (montagne des 2 rochers) est abritée au sud par la chaîne de Lalla Setti ; elle se trouve cependant elle-même à une altitude de 830 m et domine de plus de 400 m la plaine d’Hennaya. Par un temps bien clair on aperçoit nettement la mer, à l’œil nu, vers le nord, dans le voisinage de l’embouchure de la Tafna.

Malgré la latitude de Tlemcen, qui n’est que de 34°53, son altitude considérable et l’abondance des eaux courantes font que les arbres des pays froids se mêlent ici, dans les jardins, à ceux des pays de l’Europe méditerranéenne ; à côté des oliviers, des orangers, des citronniers, des amandiers, croissent dans les jardins et les vergers des noyers, des pêchers , des pommiers, des poiriers, des cerisiers, qui produisent d’excellents fruits. On voit, fréquemment, en janvier, la neige recouvrir les amandiers en fleurs. C’est en avril que la campagne tlemcénienne est surtout attirante. Les haies des rosiers fleuris bordent les chemins, les cerisiers forment d’énormes bouquets blancs, « le parfum des fleurs qui s’entrouvrent comme par un sourire est des plus exquis », les ravins où murmurent les ruisseaux sont remplis de verdure et de fleurs et l’on pourrait appliquer à Tlemcen ce vers d’un poète arabe, sur l’île de Majorque : « C’est un pays auquel la colombe a prêté son collier et que le paon a revêtu de son plumage. »

Au point de vue du climat, Tlemcen bénéficie encore de son exposition nord, garantie en partie contre des vents du sud en été, elle reçoit la brise de mer par-dessus les plaines d’Hennaya et des Zenata.

Tlemcen, à cause de son éloignement de la mer jouit d’un climat continental et de températures très changeantes à cause de son altitude : les hivers y sont assez rigoureux et se passent rarement sans neige, les chaleurs de l’été ne sont fatigantes que pendant le mois de juillet et d’août, encore que, l’air étant d’ordinaire très sec, les nuits sont assez fraîches et la chaleur de la journée est moins lourde et pénible que sur le littoral algérien où la température est cependant élevée.

Le printemps à Tlemcen est comparable à celui du centre ouest de France, par exemple. La température reste fraîche jusque vers la fin juin, grâce aux pluies qui tombent de temps en temps jusqu’à cette époque. A partir de ce moment, on entre dans la saison sèche d’été, à toute l’Algérie , et l’on est privé de pluies -à part de très rares et très courts orages- jusqu’à la fin du mois de septembre et quelque fois même du mois d’octobre. Il n’y a guère d’automne, on sort de l’été pour entrer dans la saison froide qui commence avec les pluies et les brouillards d’octobre. Il n’est cependant pas rare à Tlemcen d’avoir des hivers très secs, avec peu de pluies ou de neige et des périodes de soleil de plusieurs semaines consécutives, ce qui fait le désespoir des laboureurs dont le grain semé germe mal, ou dont les céréales à peine sorties de terre menacent de périr de sécheresse.







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