Bir El Kouanine : centre de torture et de fosse commune des martyrs à Sidi Bel Abbès

Bir El Kouanine (ou بئر الكوانين, parfois écrit Bir el-Koueinine dans les documents coloniaux français) est un site historique situé non loin d’Oued Sefioun, dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Ce lieu est un symbole douloureux des crimes du colonialisme français pendant la guerre de libération algérienne (1954-1962). Il servait de centre secret de torture et d’exécution, puis de fosse commune où les corps des martyrs étaient jetés pour effacer les traces.

Contexte historique

• Rôle pendant la révolution : Les autorités coloniales installaient ce genre de centres dans des zones isolées pour cacher leurs exactions. La plupart des victimes étaient des moudjahidine du FLN arrêtés lors de grandes rafles, torturés à mort ou exécutés sommairement, puis précipités dans le puits. Cette pratique faisait partie d’une politique systématique d’élimination et de terreur visant à briser la résistance algérienne (« disparitions » et « martyrs sans tombeau » dans l’Oranie).
• Nombre de victimes : Aucun chiffre officiel précis, mais les estimations parlent de dizaines, voire de centaines de martyrs pour ce seul puits, dans une wilaya qui a payé un très lourd tribut (milliers de morts et disparus).
• Découverte après l’indépendance : En 1962-1963, le site est identifié comme charnier. Il devient un lieu emblématique de la mémoire collective, comparable à la fosse des 447 martyrs à Aïn M’lila (Oum El Bouaghi).

Aujourd’hui

• Statut : Site du patrimoine national, visité lors des commémorations officielles (1er novembre, Journée du moudjahid). Des efforts sont en cours pour le classer officiellement et l’entretenir.
• Leçon de mémoire : Il rappelle la nécessité de préserver la mémoire nationale face à l’héritage sombre du colonialisme et à la réécriture de l’histoire.

Comment s’y rendre

• Localisation exacte : Près d’Oued Sefioun, dans une zone semi-désertique au nord-ouest de la plaine du Mekerra (et non dans les faubourgs directs de Sidi Bel Abbès). On y accède par des pistes depuis la route Sidi Bel Abbès – Télagh ou Sidi Bel Abbès – Oran.

Ce n’est pas qu’un puits. C’est une cicatrice vivante de notre histoire et du sacrifice de nos martyrs.