Sétif - ENVIRONNEMENT

Sétif - Déchets d'activité de soins à risque infectieux: Les incinérateurs cèdent la place aux banaliseurs



Sétif - Déchets d'activité de soins à risque infectieux: Les incinérateurs cèdent la place aux banaliseurs




La décision de la DSP, la première à l’échelle nationale, a été saluée par l’association de protection du consommateur.

Décriés depuis belle lurette à cause de leurs effets, les incinérateurs sont désormais bannis du côté des Hauts-Plateaux sétifiens ; ils devront prochainement céder la place à des banaliseurs qui se chargeront de la désinfection et broyage des Dasri (déchets d’activité de soins à risque infectieux).

Ainsi, la direction de la santé et de la population (DSP) de Sétif compte dans un premier temps, acquérir cinq banaliseurs, dont deux seront installés au CAC et à l’hôpital mère et enfant d’El Bez. Les trois autres seront, nous dit-on, mis à la disposition des 3 principaux établissements publics de santé de proximité (EPSP) de la wilaya.

La gestion des déchets d’activité de soins a été de tout temps la bête noire des gestionnaires des structures de soins, faisant face à d’énormes quantités de déchets. Sachant qu’un des 830 lits du CHU Saâdna Abdenour (photo) de Sétif, génère quotidiennement pas moins de 1,5 kg de déchets.

En faisant un simple calcul, le CHU produit annuellement plus de 4.482 q.

La mesure prise par la DSP est non seulement saluée mais mise en exergue par le président de l’association pour la promotion de la qualité et protection du consommateur de Sétif (APQPCS), Azzedine Chenafa, faisant de la lutte contre les incinérateurs une affaire de principe.

Il nous livre, non sans fierté, les précisions suivantes: «La décision de la DSP est une première à l’échelle nationale. Nous sommes persuadés qu’une telle démarche visant à protéger notre environnement va faire des émules. Il faut savoir que nous avons 20.538 tonnes de déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) générées par an par nos établissements de santé public et privés.

Cette bombe à retardement nécessite une prise en charge particulière, car elle constitue un sérieux problème pour tout le monde. Nos hôpitaux ne disposent que d’incinérateurs qui ne sont en vérité que des brûleurs ni conformes, ni sécurisés. Ils génèrent des dioxines et des furanes, deux substances hautement cancérogènes.

La dernière instruction ministérielle n° 04 du 12 mai 2013 relative à la gestion de la filière d’élimination des déchets d’activité de soins à risque infectieux est venue remettre de l’ordre en définissant encore une fois les différents types de DASRI, elle limite les responsables ou les producteurs de ces déchets. Il est important de savoir que ce procédé ne constitue aucun danger ni pour l’air, ni pour la terre (la nappe phréatique) ni pour l’environnement en général.

L’autre point positif dans cette instruction, c’est l’interdiction d’installation de nouveaux incinérateurs in situ et ceux qui sont déjà installés et qui ne sont pas conformes sont bons pour la casse. Ils vont être réformés tôt ou tard.

Nous sommes heureux qu’après un long et dur travail effectué par l’APQPC de Sétif qui n’a pas cédé devant les fortes pressions d’un puissant lobby d’incinérateurs qui active dans notre pays, qui voulait rendre l’Algérie la blanche toute noire, que les banaliseurs font désormais partie du décor de nos structures de santé.»

Il faut souligner que le numéro un de l’APQPCS vient de gagner une grande bataille.


Kamel Beniaiche

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