Les écoles privées en Algérie ne sont-elles pas les bienvenues ' Les lauréats de ces écoles ne sont-ils pas algériens autant que leurs camarades de l'enseignement public ' Des questions auxquelles seul le ministère de l'Education nationale pourra répondre.
A chaque fin d'année scolaire et après la proclamation des résultats des différents examens (6e, BEM et bac), le fossé se creuse entre l'école publique et l'école privée. Un état de fait voulu par les responsables chargés de ce secteur, sinon comment expliquer l'exclusion des lauréats issus des écoles privées à la réception réservée aux meilleurs bacheliers de la wilaya. C'est ce qui est arrivé au jeune Maine Abdelhakim Anis, lycéen dans une école privée, qui a obtenu son bac avec une moyenne de 17,27. Son nom figurait sur la liste envoyée par l'Office national des examens et concours (ONEC) Batna à la direction de l'éducation de la wilaya de Sétif et qui comportait les 45 meilleurs bacheliers de la wilaya qui devaient être honorés. Le jeune Abdelhakim occupait la 31e place sur cette liste. Mais le jour de la cérémonie de remise des cadeaux, son nom fut tout simplement rayé de la liste des lauréats. «Le tort de mon fils est d'avoir été scolarisé au niveau d'une école privée, pourtant agréée par le même ministère qui organise le bac et la réception. C'est aberrant», affirme son père. Le père s'interroge sur le fait que, d'un côté, les écoles privées sont régies, contrôlées et sous tutelle du ministère de l'Education nationale, alors que de l'autre, les élèves de ces écoles sont écartés lors des cérémonies et réceptions destinées aux lauréats.«A la maison, nous sommes en deuil, on dirait que notre fils n'a pas eu son bac. Nous sommes vraiment frustrés. Mon fils est victime d'une grande injustice. On n'est pas sous l'occupation française, où le colonialisme faisait la différence entre les colons et les indigènes (comme on nous appelait), on ne vit pas dans le second collège initié par la France. On vient de fêter le cinquantième anniversaire de notre indépendance. Malheureusement, certains responsables font toujours la différence entre les Algériens. Ce n'est pas le fait qu'on n'ait pas voulu attribuer un cadeau à mon fils qui m'attriste (les lauréats ont reçu des micros portables fabriqués localement et dont le prix varie entre 25 000 et 30 000 DA) mais c'est le fait de le marginaliser, de lui faire comprendre que sa place n'est pas ici en Algérie, et à cet âge-là, la blessure morale due à une telle exclusion risque d'être indélébile», ajoute, dépité, le père du jeune Abdelhakim Anis. Mais Abdelhakim est brillant. Il comprend donc l'origine de son malheur. Il sait que d'autres, moins bons, ont été honorés à sa place.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : I S
Source : www.lesoirdalgerie.com