Sétif - ARTS ET CULTURES

Origines des premiers habitants de Lemroudj


Bien que son histoire remonte l'époque romaine, l'actuel village Lemroudj est de création récente et la majorité de ses habitants sont originaires de Krima, un village voisin jadis très peuplé et ayant une activité économique et sociale fleurissante.

En effet, d'après le témoignage de Khoudir Izontar, âgé de 58 ans, les tous premiers habitants du village Lemroudj récent seraient deux frères : Bara et Braham dont le père s'appelait Chaabane de la Tribu Ait Issaad qui résidait à Krima. C'est de là que provient le nom donné à la famille Ait Chaabane qui se trouve actuellement à Krima. Ce témoin a obtenu ces informations de ses oncles Izontar Slimane et Izontar Mohand Ouaissa, tous deux décédés.

Bara et Braham venaient souvent défricher et labourer les terres sises sur l'actuel lieu d'implantation du village Lemroudj. En automne et en hiver, le grand ruisseau appelé Thighzart se mettait en crue et par conséquent ils éprouvaient des difficultés à le traverser sans danger pour venir à Lemroudj le matin ou à retourner à Krima le soir, après une journée de labeur.

Un jour, les deux frères ont eut l'idée de construire un gourbi à l'endroit actuel où se trouve le quartier Lhara Ouadda. On raconte aussi, que la première fontaine utilisée par ces deux frères et leurs descendants existe toujours et s'appelle Thala Ouadda. Sa découverte serait le fait d'un bouc appartenant aux frères Bara et Braham.

Avec le temps, leur présence sur les lieux à Lemroudj devenait de plus en plus indispensable et c'est à partir de ce moment là que les deux frères avaient décidé de construire leur première maison à Lhara Ouadda et d'y habiter en famille. Le quartier existe et porte toujours cette appellation. Par la suite ils avaient même construit une petite mosquée qui avait survécu jusqu'au début du vingtième siècle.

Le village fût appelé Lemroudj en raison du fait qu'il est initialement implanté sur des lieux entourés de prairies. A noter que pour préserver les terres agricoles, source de vie à l'époque, les premiers habitants de Lemroudj construisaient leurs demeures sur des terrains rocheux, impropres à l'agriculture et solides pour résister aux éventuels glissements ou tremblements de terre.

Des frères Bara et Braham sont nées les deux plus importantes familles de l'actuel village Lemroudj. Il s'agit des familles Akhrib et Izontar. Leur arrière grand père fût Chabane, père de Bara et Braham.

Pourquoi deux noms pour la même famille et non pas un seul ?

On raconte que par le passé l'état civil n'existait pas et une fois introduit dans cette région vers la fin du dix neuvième siècle, certains descendants de Bara et Braham ont opté pour le nom Izontar et d'autres pour celui d'Akhrib. Le premier est le nom d'un terrain qui porte toujours cette appellation et qui se trouve à Krima. L'autre nom est aussi l'appellation d'un terrain qui se trouve à Lemroudj. Ce dernier est aussi l'emplacement où des ruines romaines ont été découvertes. D'ailleurs, akhrib veut dire ruine.

Par la suite, les autres habitants qui sont venus de Krima ceux sont les actuels Boulegane qui appartiennent à la tribu Imejdoubène, suivis par les Ibadiouwane qu'on appelait Akham Nsaid Larbi et les Harbili qui résident au quartier Issalem.

A noter que jusqu'à ce jour, certains habitants de Lemroudj possèdent des terrains et surtout des oliviers à Krima. Il existe encore deux ruelles appelées : Aznik Nath Lharbili et Aznik Woukham Nsaid Larbi.

On raconte aussi, que Lemroudj et ses environs (l'actuel territoire de la commune Draa Kébila qu'il faut étendre jusqu'à Tala Oulili du côté de Bouandas, Maoaklane, Ain Algradj) était à l'origine appelé Douar Nathalkhalf. D'ailleurs, jusqu'à ce jour, on nous appelle Athalkhalf. Par la suite, après un nouveau découpage administratif, le douar fut réduit à l'actuelle commune Draa Kébila dont la dénomination aurait fait l'objet de mise aux enchères.

On dit que ce nom lui aurait été donné par l'administration coloniale après qu'un certain Mohand Said Ntayeb de cette région ait versé près de quatre quintaux d'orge au caid de l'époque.

Ceux sont là les résultats des premières investigations faites auprès de quelques habitants du village. D'autres actions de ce genre nous permettront sûrement d'en savoir plus sur les origines des premiers habitants de notre village Lemroudj. Ces éventuelles nouvelles informations viendront enrichir le présent article qui reste ouvert.

Auteur : Rachid Sebbah


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