Sétif - HISTOIRE

les gens qui font mon village



les gens qui font mon village


Les enfants d’Igdhem

Le village était en fête en ce mois de novembre de l’année 1961,une journée ensoleillée et légèrement brumeuse, quand, l’armée française stationnée dans son poste fixe, à Ith Yaala ,commune de Guenzet à dix pas de l’actuelle école « Medouni Mohamed Cherif », donne autorisation à la population de se rendre aux champs ,un jour de permission, un moment qui permet aux habitants de se rendre librement aux champs situés à quelques encablures du village, une occasion aussi pour les villageois de s’approvisionner en quelques maigres légumes et fruits , produits de leur labeur.
La joie était à son comble, et elle se lisait sur les visages des enfants qui s’apprêtaient à accompagner les parents. La grande route s’animait de nouveau, hommes ,bettes et femmes, accompagnés d'enfants, actifs et distraits, dans une atmosphère bruyante ,empruntèrent, chemin carrossable et sentiers qui mènent vers « iharkan » un temps d’évasion.
Ce jour-là, les enfants, tous des Bahmed , les frères Zoubir,et Zine, Mustapha,et Nacer, leurs cousins paternels, Idris, Hamid, Kholfa, Meziane, les cousines Leila, Houria, Naima ,ainsi que leur cousin maternel Ouali Boubkeur,.des enfants à peine adolescents, l’innocence dans les yeux, allaient vivre le plus terrible cauchemar de leur vie; et qui restera à jamais gravé dans leur mémoire et de la mémoire collective.
Tout au long du parcours, les enfants s’amusaient à courir, et à se jeter des pierres les uns vers les autres, sans qu'elles atteignent quelqu’un. Lorsque Zoubir, tenant dans sa main un objet métallique, sans se douter un seul instant, qu’il tenait un engin de la mort, une bombe destinée aux pères et qui n’épargne pas les fils. Il jeta l'objet, instinctivement vers ses cousins .la grenade anti-personnel percuta brutalement un rocher, puis éclata dans un tourbillon de poussières .Une fois le nuage de poussières dispersé, la scène s'ouvre sur un décor, horrible et macabre : des corps baignant dans une mare de sang, déchiquetés par les éclats de la grenade ,des morceaux de chaires mêlés la terre .
Zoubir fut touché à l’abdomen, éventré et inconscient, Boubkeur, à demi évanoui, dont le genoux droit et la cheville gauche pendaient en lambeau, Nacer blessé au dos, Kholfa au menton, le reste du groupe miraculeusement sauvé.
Tout le monde accourt vers l'endroit de la détonation, et d'où s’élevaient des cris de détresse, de lamentations et de plaintes. Ce jour-là, la nuit est tombée plus tôt que d’habitude dit-on…..
Les blessés furent acheminés à l’infirmerie de la « SAS » après d’énormes efforts, puis vu, leurs états de gravité, certains d'entre eux furent évacués par hélicoptère vers l’hôpital de Sétif situé à 80 kilomètres de Guenzet.
Ils restèrent quelques jours en observation, tandis que, Zoubir et Boubkeur beaucoup plus, car leurs états étaient jugés préoccupants Ils finissent tous par quitter l'hôpital, après plusieurs de mois de soins.
Depuis, Zoubir, a vécu sa jeunesse en France avec ses parents, regagne Alger par la suite et fait carrière dans une institution de l’état, Boubkeur artiste peintre à fait les beaux-arts d’Alger, se spécialise en céramique, en Espagne et possède un atelier de poterie, Nacer fonctionnaire (1955/2020), et Idris enseignant du primaire, tous deux retraités et y demeurent à Guenzet. Zine a suivi des études en union soviétique et obtint le diplôme d’ingénieur en travaux publiques. Meziane à fait carrière dans la santé , infirmier de son état et mourut dans un accident de circulation en décembre 1999, Kholfa a fait des études secondaires et fini par exercer plusieurs métiers dans divers entreprises, les filles se sont mariées depuis , Hamid chauffeur de taxi pour un temps puis part en France ,avant de mourir en 2020.Quand à Mustapha, chauffeur d’entreprise depuis toujours, jusqu’à son décès en 2013.








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