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La reconnaissance par la France de ses crimes en Algérie, crédo de la Fondation du 8-Mai 1945


La reconnaissance par la France de ses crimes en Algérie, crédo de la Fondation du 8-Mai 1945
"La Fondation a, de tout temps, réclamé et l'exige toujours, que la France reconnaisse ses crimes, dont le génocide du 8 mai 1945", a affirmé M. Salakdji, pour qui "les massacres de masse perpétrés il y a 80 ans, qui demeurent une page noire de l'histoire de France, ont constitué le crime de trop puisqu'un peu plus de 9 ans plus tard, le souffle de Novembre balaiera notre pays et fera rugir nos montagnes". M. Salakdji, qui a consacré de longues années de sa vie à collecter témoignages, études, contenus d'ouvrages historiques et déclarations d'historiens, "y compris français", sur la marche du 8 mai 1945 à Sétif, a rappelé que les nationalistes algériens de l'époque décidèrent de participer à la fête de la victoire sur le nazisme et d'en profiter pour revendiquer l'Indépendance de l'Algérie. Relatant la fameuse marche pacifique, le président de la Fondation revient avec force détails sur les préparatifs de cette procession mise au point par les Amis du manifeste et de la liberté (AML, un mouvement fondé par Ferhat Abbas, une année plus tôt). "Vu que le 8 mai 1945 coïncidait avec un mardi, jour de marché, la ville de Sétif s'apprêtait à accueillir, comme chaque semaine, des centaines de citoyens venus faire leur marché depuis les villages, mechtas et douars entourant la ville. L'occasion était donc propice pour rassembler le maximum de gens et donner à la marche la résonnance souhaitée", a-t-il expliqué. M. Salakdji a détaillé que le choix de la mosquée Abou Dhar El Ghifari pour le début de la marche n'était pas fortuit, puisque ce lieu de culte est situé à quelques dizaines de mètres de la "rue de Constantine", que la procession devait parcourir pour se rendre au Monument-Aux-Morts et y déposer une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes de la 2ème guerre mondiale. La couronne fleurie était portée par le regretté Belkacem Bella, qui précédait un carré de jeunes des Scouts musulmans, suivis d'un groupe de militants nationalistes chargés d'encadrer la marche qui grossissait derrière eux. Tout avait été minutieusement préparé : à un moment convenu, les militants devaient déployer des banderoles et le drapeau algérien au milieu des chants scouts entonnant "Hayou Echamal Efriqui" (saluez le nord africain). "Il y avait, en tout et pour tout, selon M. Salakdji, 4 banderoles : "Vive l'Algérie libre", "Algérie musulmane", "Libérez Messali El-Hadj" et "Libérez les prisonniers", en plus du drapeau de l'Algérie que le regretté Aïssa Cheraga, choisi en raison de sa grande taille, devait dissimuler sous son burnous avant de le brandir dès qu'il en recevrait le signal". Le scénario avait été respecté, la foule était disciplinée, et la procession devait bifurquer, à hauteur du "Café de France", vers le Monument-Aux-Morts, quand apparut une voiture noire à bord de laquelle avaient pris place 4 officiers de la police française : Olivieri, Valère, Haas et Fons. Ayant reçu l'ordre "d'arrêter le cortège et de saisir les bannières séditieuses", ils commencèrent par tirer en l'air avant de viser le porteur du drapeau, Aïssa Cheraga, puis Bouzid Saâl qui s'était saisi de l'étendard (après la chute de Cheraga, blessé). Touché à la tête, Saâl succombera plus tard à l'hôpital de Sétif. Il sera la première victime des massacres du 8 mai 1945. Ce fut ensuite la cohue et l'anarchie, tandis que les policiers français tiraient dans le tas. Des policiers bientôt suivis, vers 11 heures 30, de troupes militaires dépêchées depuis la caserne de Sétif, constituées de Tabors marocains et de tirailleurs sénégalais. Des centaines de personnes tombent à Sétif avant que la tuerie de masse ne se poursuive durant plusieurs semaines, dans les régions voisines, tuant des dizaines de milliers de personnes désarmées. Le président de la Fondation du 8-Mai 1945, rappelant la devise de la Fondation "Afin que nul n'oublie", conclut en appelant les jeunes à "resserrer leurs rangs et à se ranger autour du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui les place en tête de ses priorités, pour protéger nos richesses et faire front contre les menaces qui pèsent sur notre pays".
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