Saida - Poésie

LA CULTURE REND HOMMAGE



Né au beau milieu du second conflit mondial et témoin de l'époque glorieuse d'un peuple vaillant qui a su arracher, au prix du sang d'un million et demi de chouhada, le poète Guerroudj Kerroum a consigné ses complaintes, ses amours et ses espérances dans «la poésie populaire», un recueil de poèmes «qui se veut le prélude à un diwan», espère celui que le tout Saïda connaît et respecte. Enseignant à l'indépendance, après un bref passage au secrétariat général de la mairie de Aouf, Kerroum milite au sein de la JFLN (Jeunesse du Front de libération nationale) en 1963 en qualité de membre du conseil national, aux côtés des défunts Fékir Mustapha, Mahfoud Melouk et Nadri Benchohra qui savoure une paisible retraite après avoir usé son énergie au service de l'administration locale.

Ayant épousé les thèses benbellistes et dénoncé le coup d'Etat du 19 juin 1965 avec ses compagnons de la cause nationale, Kerroum paiera cher son audace et fut arrêté le 25 avril 1967 parmi d'autres militants de Saïda et des villes de l'Ouest, notamment Mascara, Témouchent, Mostaganem et Oran. Libéré de prison après six longs mois et «non de ma conscience», dira l'enseignant-poète qui manipula la craie et la plume à l'école primaire Ibn Khaldoun de Saïda, Guerroudj continua son militantisme au MDA, parti de Ben Bella l'opposant au régime, jusqu'au crépuscule démocratique de 1989 éclairant une démocratie naissante en Algérie. Contraint à la retraite, Kerroum se consacrera à la poésie populaire et deviendra l'un des chantres du «melhoun» à Saïda, rejoignant dans la catégorie les mentors du populaire.

Kerroum retracera les péripéties de mai 45 à Saïda et interpelle la jeunesse, afin que nul n'oublie les sacrifices des aînés, écrivant : «Ecoute, oh génération, l'histoire du 8 mai 45» et de pérenniser le 1er novembre en de courtes tirades, «aussi victorieuses que la balle de la Toussaint». Le poète de la ville des eaux rappellera le destin inattendu du commun des mortels, exhortant l'homme à la lucidité dans son poème sur les inondations de Bab El-Oued et le séisme du 21 mai, à l'entente et à la fraternité après la tragédie nationale, à l'entraide et au soutien des peuples en difficulté. Kerroum Jock subjuguera ses concitoyens en questionnant Saïda, «madinet El Ogbane» sur sa léthargie, sa déliquescence et son devenir, son avenir incertain et son quotidien morose. Le berceau des hommes de culture, des rebelles de la première heure, du sport et de la sportivité se perd et recherche ses repères perdus dans l'obscurci et l'opportunisme, l'insatiété et l'avidité cupide.

S'ETANT DISTINGUE HAUT LA MAIN LORS DES OLYMPIADES DE LA POESIE POPULAIRE TENUES A SAÏDA SOUS LA KHAIMA POETIQUE AYANT ACCUEILLI SES PAIRS DES WILAYAS DE L'OUEST ALGERIEN, KERROUM AURA REJOINT LA PLACE QUI LUI SIED PARMI LA VINGTAINE D'ECRIVAINS SAÏDEENS EDITES. IL REÇUT, A L'OCCASION, UN PRESENT DES MAINS DE M. BOUMEDIENE, LE DIRECTEUR DE LA CULTURE, AYANT RECOMPENSE DANS LE MEME SILLAGE LES POETES CONVIES A L'EVENEMENT PROGRAMME DANS LE CADRE DE LA COMMEMORATION DU 50E ANNIVERSAIRE DE L'INDEPENDANCE.




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