Saida - Revue de Presse

Bahloul Ahmed (Président du MB Saïda)



« Axer le travail sur la formation pour l?essor du handball » Avec ses 38 ans de pratique sportive sans interruption au service du handball , membre fondateur de l?ASCMB Saida en 1971, de la ligue de wilaya en 1993 et du club féminin Hawa en 2001/2002, ancien joueur et entraîneur de handball, observateur du championnat du monde de handball en 1986 en Suisse, du championnat d?Afrique à Alger puis à Tunis, chef de délégation adjoint de l?équipe nationale des jeux méditerranéens, actuellement président du mouloudia baladiyate Saida, Bahloul Ahmed, puisque c?est de lui qu?il s?agit, s?est confié à El Watan pour donner son point de vue sur le handball en Algérie.  Il fut un temps où l?Algérie était la meilleure équipe d?Afrique, actuellement elle a régressé. Quelles sont, selon vous, les raisons ?  Pour répondre à votre question, il y a lieu de souligner que le handball en Algérie est passé par trois étapes : l?avant réforme, la réforme sportive et l?après réforme. Avant la réforme, il n?y avait pas de moyens financiers et matériels, mais il y avait des enseignants d?EPS affectés dans les divers établissements scolaires et qui sélectionnaient les jeunes sportifs à l?école et les prenaient en charge dans les clubs civils ; ce qui a permis l?émergence de joueurs de talent tels Lamdjadani (Nadit Alger), Boualem et Rahai Hadj (Saida), Bendjemil (MCO) et tant d?autres. Pour les clubs féminins, il en est de même, avec Babahoun (CSOran), Daoudi (Constantine), Hafsi (Saida) . Il y avait aussi , avant la réforme, des experts étrangers en handball tels que Costrach , Cerbo , Georges en dehors des Algériens Djoudi, Boukhobza ?puis vint la réforme .  Qui dit réforme dit changement ?  Effectivement, la réforme (de 1977 à 1986) a transformé les vieilles habitudes en optant et en organisant la formation, la compétition et la performance (sport de masse et sport d?élite). Tous les moyens financiers et matériels étaient disponibles et une réelle prise en charge était mise en place pour faire ressortir l?élite sportive avec un encadrement de haut niveau, stages à l?étranger et compétitions internationales, l?Algérie a pu remporter de nombreuses coupes d?Afrique ainsi que de nombreux titres lors des jeux méditerranéens. La réforme a créé une hiérarchie de compétition tout en sécurisant les athlètes sur le plan socio-professionnel, ce qui a fait émerger les clubs comme le MCAlger , le MCOran, le CSConstantine.  En dehors du MCA, les autres clubs tels le MCO, le CSC et bien d?autres clubs de handball n?ont plus le même niveau technique et ont régressé. Pourquoi ?  Justement cette régression a eu lieu après la réforme compte tenu qu?il y avait perte des acquis et la prise en charge des clubs n?était plus la même. De plus, des entraîneurs et de grands joueurs sont partis vers d?autres cieux plus cléments. Après 1999, les choses ont repris timidement. Il y a eu des progrès comparativement à la période antérieure à la réforme. L?encadrement existe ainsi que les compétences mais les moyens de la pratique n?existent pas. Ce qu?il faut, c?est la complémentarité entre le sport scolaire et le sport civil qui doivent travailler en étroite collaboration. L?Egypte et la Tunisie ont opté pour le professionnalisme et ont mis les moyens au même titre que l?Algérie qui l?a fait durant la réforme sportive. L?Algérie possède des compétences mieux que le Maroc, l?Egypte et la Tunisie, pour nous c?est le manque de motivation et de prise en charge globale du handball qui sont les principales causes de ce recul.  Que faudrait-il faire, selon vous, pour reprendre la place d?antan ?  Il faut affecter des maîtres d?EPS au niveau des écoles primaires ; ce qui ne se fait pas d?ailleurs et organiser un championnat de wilaya de septembre à janvier. Les meilleures équipes sélectionnées doivent jouer le championnat inter-wilaya pendant que les autres équipes continuent à activer. Il y a actuellement des championnats squelettiques, il n?y a pas uniformisation des niveaux. Il faut qu?il y ait d?abord la massification, la prospection selon des critères de sélection et de fidélisation de l?enfant à la discipline et ensuite le perfectionnement et l?entraînement spécialisé ; il est évident que pour réussir, la condition sine qua non est d?axer tout le travail sur la formation.  Et le handball à Saida ?  Avec 3 clubs (MCS, Hawa, MBS), Saida s?en sort bien. C?est grâce aux autorités locales qui ont récompensé et aidé les clubs qui ont remporté des titres et des résultats satisfaisants que les athlètes sont motivés et travaillent davantage. Toutefois, il y a un endormissement de la formation, vu le problème que rencontre la ligue de wilaya. Pour réussir, la ligue de wilaya doit être une famille, un groupe soudé ; l?adhésion est un gage de réussite. Il faut éviter de tomber dans le jeu de leadership qui mine et sape la cohésion de cette matrice de formation.


Ancien joueur du MCS dans les années 1965 à 1968 et suivant de près, malgré mon éloignement, les résultas de ce club (mais aussi de tout ce qui se fait de bien dans ma ville natale), je suis tout à fait d'accord avec les propos du Président du MBS. A savoir : il n'y a que la formation des très jeunes, par des personnes qualifiées, qui favorise l'essor de nouveaux talents et la perennité d'une activité qu'elle soit sportive ou autre.
CRACH Alain - Montpellier
23/12/2007 - 720

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