Relizane - COMMUNES

Relizane : Un riche patrimoine en ruine


Relizane : Un riche patrimoine en ruine
Relizane est une wilaya qui est assise sur un patrimoine historique et humanitaire inestimable, retraçant la chronologie des civilisations qui se sont succédé dans cette région nord-africaine. En témoignent les quelques expositions organisées à l’occasion du Mois du patrimoine, dont le coup d’envoi a été donné le 18 avril dernier pour s’achever le 18 mai prochain.

Il faut savoir que le 18 avril, jour du lancement du Mois du patrimoine, est également la Journée internationale des monuments et des sites historiques.

Aussi, cette journée se veut également une occasion pour rappeler aux responsables leur devoir envers ce patrimoine humanitaire, veiller sur la protection des sites et autres monuments historiques et préserver ses origines, voire son identité.

C’est ce qu’a souligné un averti dans le hall de la salle de culture où se sont déroulées les célébrations. «Le patrimoine matériel ou immatériel est tel une racine pour la plante», a-t-il ajouté. En effet, les années se sont succédé et les responsables ont défilé les uns après les autres, mais l’état des vestiges de la wilaya n’a pas cessé de se dégrader.


Que reste-t-il des palais de Kaoua et Kebaba dans la région de l’Ouarsenis ? Deux monuments d’une grande importance historique, scientifique et touristique abandonnés à leur sort.

Qu’a-t-on fait depuis pour protéger les vestiges de l’antique Mina ? Toute une ville qui remonte à l’époque numide (213-203 av. J.-C.) et où des débris de jarres et autres ustensiles, ainsi que les restes d’un mur ont été découverts et détruits lors d’une opération de pose d’un réseau d’assainissement. Même le pont de cette antique ville est abandonné aux aléas de la nature et fait face aux crues de l’oued Mina, il s’use doucement.

A l’ouest de Relizane, Kalaâ Beni Rached perd, elle aussi, graduellement de sa richesse historique. Autrefois citadelle et une fortification qui a été vite transformée en un pôle rayonnant de plusieurs activités artisanales, dont la poterie, le tissage, la tannerie. Même de l’autre côté de la wilaya, soit à Mazouna, vers le Dahra. Cette ville, considérée autrefois comme un pôle de rayonnement du savoir, vit actuellement loin de ce prestige historique. Aussi, il est utile de citer les deux grottes situées sur le territoire de la wilaya. La première, c’est Retaiimia, à quelques bornes de Oued R’hiou.

Le seul site à l’échelle nationale qui remonte à l’ère du moyen paléolithique (130 000/25 000 av. J.-C.) et qui retrace la civilisation moustérienne. La seconde, c’est Misserata, non loin de Kalaâ, qui remonte à l’ère néolithique (10 000 av. J.-C.). Cela dit, dans chaque coin de la wilaya, on croise une histoire, une vraie, qui interpelle toutes les consciences et toutes les âmes vives pour la dépoussiérer et lui redonner vie. «Qu’aurait coûté à notre direction de l’éducation, ou à celles de la culture ou du tourisme, la programmation de voyages au profit des élèves pour leur permettre de découvrir ces sites et les encourager à s’intéresser davantage à ces legs inestimables ?»

En plus de ce gâchis, certains artisans n’ont pas raté l’occasion de dénoncer l’état déplorable dans lequel ils exercent. Tazia, une tisserande spécialisée dans le tapis de Kalaâ, évoque avec tristesse l’état de ce patrimoine. «Je suis la seule qui s’occupe de ce métier à Kalaâ, on l’a abandonné. Rien n’encourage à rester accroché à ce tissage. Les responsables, on les voit juste pendant les occasions et leurs promesses n’ont jamais été tenues», a-t-elle dit.

D’autres venus présenter leurs manuscrits nous ont affirmé qu’ils sont là sur commande. «On est payés pour cette présentation et, une fois finie, on plie bagage et on rentre chez nous», a souligné B. Benouda, qui exposait des manuscrits de «fikh», de poésie et d’histoire datant de plusieurs siècles.

Une spécialiste dans la protection du manuscrit s’est étonnée de l’état de ce trésor laissé entre les mains de personnes n’ayant aucune idée sur les techniques de sa préservation. Elle a même appelé les détenteurs de ces manuscrits à saisir les laboratoires pour garantir leur protection.

Cela dit, le Mois du patrimoine a beau débuter une énième édition, les monuments continuent de péricliter jusqu’à ce que les consciences s’éveillent.


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