Relizane

Relizane : Les habitants d'un bidonville crient leur détresse



Le bidonville, qui s'est étendue aux abords de Oued Sfa suite à un fort exode de la population qui a fui ses habitations et ses terres durant les années d'enfer, constitue une réelle bombe à retardement pour ses locataires et pour ses riverains notamment les quartiers populaires de Najah et Zergaoui.Le premier danger provient des branchements illicites au réseau d'alimentation en électricité. Les centaines de foyer ont tissé des ramifications inextricables à partir de poteaux qu'ils ont implantés anarchiquement dans le périmètre de l'agglomération enchevêtrée. «Les éventuels risques du courant électrique ne sont plus un souci pour nous, nous vivons au dessous du seuil de l'être humain, nous sommes les morts encore en vie», a indiqué un des habitants du lieu.
L'entassement des ordures hétérogènes et des restes ménagers ainsi que les fosses sceptiques constituent aussi un sérieux problème pour la santé de cette frange de la société qui s'est greffée aux abords de la ville. «Nous avons fui une barbarie et nous voilà aujourd'hui menacés dans notre vie par une dégradation manifeste de notre cadre de vie, dira Miloud, un jeune qui regrette tout même d'avoir quitté son douar. J'ai tout abandonné pour sauver ma peau mais me voilà vivre quotidiennement la mort», a-t-il ajouté. Pendant l'hiver et lors des grandes précipitations, les crues de l'oued, débordant, envahissent les abris de fortune et toute la population, hommes, femmes et enfants sont ainsi contraints à passer des nuits sous les eaux et loin de leur taudis. «Quand il pleut, nous vivons le cauchemar», déplorera Ahmed un autre jeune père de famille.
Le déversement à ciel ouvert des eaux usées a aussi transformé le lit de l'oued en mares d'eaux nauséabondes et favorisant la prolifération des bestioles. «Ces eaux usées stagnées dans le lit de l'oued nous empestent, les odeurs qui y émanent nous agressent à même nos taudis», a lancé un autre jeune. Cette situation n'a pas laissé indifférente la population du périmètre qui s'est manifestée à plusieurs reprises pour réclamer sa soustraction des différents dangers auxquels elle fait face depuis déjà près d'une vingtaine d'années. Nous n'avons cessé d'alerter les responsables sur ce que nous endurons nous et nos enfants mais jusque-là, nos doléances sont restées sans échos, a affirmé Djelloul avec amertume.
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