
De tous les quartiers de Relizane, Graba est le seul qui ne dort presque pas. Situé à proximité de la station urbaine de Lassasse et de Bermadia, il subit le mouvement du va-et-vient des bus, qui réveillent les résidents à des heures improbables, avec leurs coups de sifflet d'entrée à la gare ou de départ. A la longue, les murs des maisons se lézardent, les plafonds se fendillent, sous l'action incessante des vibrations du sol. Malgré tous ces avatars, les résidents acceptent leur sort, stoïquement. Ils se disent, au fond d'eux-mêmes, qu'il y a à travers le monde des gens qui habitent près des stations, comme eux et qui ne se plaignent pas, outre mesure. S'ils avaient à se plaindre, ils le feraient plutôt pour les désagréments qu'ils subissent à longueur d'année, à cause de cette station de bus qu'ils sont forcés de traverser, pour aller au centre-ville. Il n'y a pas d'autre passage, pour éviter les saletés repoussantes qui règnent dans les escaliers, squattés par des mendiants et des marchands informels, qui ne se gênent nullement de jeter, à même les escaliers, leurs ordures, leurs bouteilles en plastique, pleines d'un liquide ocre, dont on devine aisément l'origine humaine.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadir
Source : www.reflexiondz.net