Ouargla - A la une



À un peu plus d'un mois des élections locales du 27 novembre prochain, nombre de partis ne cachent pas leur désarroi et leur colère face au traitement réservé aux dossiers de leurs candidats. Au regard des conditions dans lesquelles se prépare le scrutin, ils n'hésitent pas, en termes à peine voilés, à brandir la menace d'un éventuel retrait au moment où l'Anie se mure dans le silence.Depuis quelques jours, des partis politiques, et pas des moindres, dont le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front des forces socialistes (FFS), sont montés au créneau pour contester, en des termes forts, le rejet de beaucoup de dossiers de candidatures parmi les listes qu'ils ont déposées. Les deux formations politiques pointent du doigt notamment le "traitement sécuritaire" dans le tri des candidats aux élections locales et dénoncent des "exclusions injustifiées" de beaucoup de prétendants. C'est ainsi que le MSP n'hésite pas à parler de "massacre" qui a touché ses listes, tandis que le FFS accuse les autorités de cibler les candidats "(...) qui ont le plus de poids et de compétitivité".
Dans la même veine, le MSP relève également l'exclusion des figures "compétitives" parmi ses candidats. Pour le FFS, "l'Autorité se soumet complètement aux rapports premiers des services de sécurité sans preuves réelles et en l'absence de décisions définitives de la justice", alors que le MSP enfonce encore le clou et évoque "une mauvaise gestion" de la part de l'Anie qui se caractérise par "l'existence de pratiques autoritaires venues d'en haut, qui n'existent dans aucun texte de loi".
Si la loi électorale promulguée par ordonnance et sans être adoptée par le Parlement, comme l'exige la Constitution, semble avoir desservi et piégé les partis, il reste que certains rejets suscitent des interrogations chez les états-majors de ces partis. Selon Nacer Hamdadouche, cadre au MSP, un de leur candidat à Ouargla a été exclu au motif d'appartenance à une "organisation terroriste". Invité d'une émission de Radio M, il a dénoncé les centaines d'exclusions de candidats de son parti sur la base de "rapports sécuritaires négatifs".
"Si réellement ces personnes appartiennent à des organisations terroristes, pourquoi sont-elles libres, en dehors des prisons '", s'est-il interrogé. Dans son communiqué rendu public avant-hier, le FFS a indiqué que des "figures populaires ont été exclues de ses listes", ce qui pourrait laisser entendre qu'il leur est reproché leur activisme politique. Mais bien avant ces deux formations politiques qui participent au scrutin du 27 novembre prochain, d'autres partis politiques avaient décidé d'abandonner la partie. Il s'agit du Front de la justice et du développement (FJD) d'Abdellah Djaballah et de Talaie El-Houriat, lesquels ont justifié le renoncement par la complexité de l'opération de collecte des parrainages.
Seul le Parti des travailleurs (PT) a préféré "donner la liberté de choix" à ses militants. Dans une requête envoyée au chef de l'Etat fin septembre dernier, 14 partis politiques s'étaient déjà plaints des préparatifs des élections locales. Ils ont notamment contesté "les dispositions transitoires" contenues dans la loi électorale et qui exigent, notamment, un nombre important de parrainages nécessaires pour une nouvelle candidature à l'élection locale.
Pourtant, le chef de l'Etat avait annoncé dans plusieurs de ses sorties médiatiques que "toutes les garanties étaient réunies pour la tenue des élections locales". Il avait affirmé, en juin dernier, que "toutes les garanties constitutionnelles, juridiques et réglementaires étaient à même de protéger la volonté populaire et la régularité de l'opération électorale, en concrétisation des dispositions des articles 7 et 8 de la Constitution".
Il avait également indiqué, en août dernier, que les élections locales constituaient "le dernier jalon de l'édification de l'édifice institutionnel" ; ce qui permettra de "passer à autre chose en se consacrant à un véritable développement local". En attendant la sortie de l'Anie, la prochaine compétition s'annonce comme un véritable parcours du combattant pour les partis.

Ali Boukhlef
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