Oran

Une concertation' en solo !


Une concertation' en solo !
Les patrons, très sensibles aux inquiétudes de leurs travailleurs, écoutent, prennent note et promettent. Des préoccupations, eux aussi, ils en ont. Ils savent que pour consentir des augmentations et offrir un meilleur cadre de travail, ils devront travailler plus et mieux. Augmenter leur production. Créer des richesses à distribuer. Mais cet environnement-là, favorable à l'éclosion des affaires, l'entreprise algérienne est encore à sa recherche. Le monde des affaires souffre des mille et une conditions voulues et entretenues par le système. Et les embûches sont nombreuses. Elles sont fiscales, parafiscales, sociales et même sociétales. Sociétales, parce que le plus intrépide de ces phénomènes bloquants s'appelle bureaucratie. Est-ce qu'il va être question de tous ces éléments bloquants lors de la Tripartite ' Ce n'est pas sûr ! Pourtant, la réponse se trouve dans la question. On ne pourra permettre aux salariés et ex-salariés aujourd'hui à la retraite, de meilleures conditions sociales que si on daigne aborder les conditions de l'entreprise algérienne. En améliorant le climat des affaires, le soleil finira par briller pour tout le monde. Seulement, tout est dans la manière d'améliorer ces conditions. Une idée (la toute dernière trouvaille) comme celle qui consiste à aller vers une amnistie fiscale est une mauvaise pensée. Une pensée saugrenue qui vient encore une fois légitimer les fraudeurs. Ça profitera aux opportunistes qui ne respectent pas les règles du jeu. Pourquoi penser à aider une minorité d'opérateurs flibustiers qui ne paient pas leurs impôts, plutôt que de chercher les vraies solutions pour de vrais problèmes auxquels font face de vrais opérateurs ' À qui profite la tripartite ' Veut-on en faire un événement alibi '
Qui ne tente rien n'a' rien !
Dans tripartite, il y a tri. Donc, trois acteurs. Pour les deux premiers, c'est plutôt, un et demi avec le patronat. Car, le partenaire social n'est représenté que par l'UGTA, ce qui ne reflète pas la réalité du terrain. Tous deux sont, à quelque chose près, placés à la même enseigne. Le premier tente, 'tant mal que mal' de soulager les travailleurs d'une asphyxie socioéconomique certaine, et le second essaie de réunir les conditions pour éviter une certaine asphyxie économique. En somme, leur intérêt est commun, tout comme l'est aussi leur sentiment d'impuissance. Mais le troisième partenaire, le plus fort, le plus grand, le plus beau, celui qui sait tout, qui ne se trompe jamais, celui qui fait la pluie et le beau temps' pour les potes, c'est le gouvernement. Ou plutôt, le pouvoir. Ce qualificatif lui sied à merveille. Le pouvoir, avant de se mettre autour de la table des 'négociations' savait déjà tout. Il connaît mieux que quiconque l'environnement des affaires, puisque c'est lui qui l'a créé. Il connaît également parfaitement le pouvoir d'achat des travailleurs et retraités algériens, pour l'avoir imposé.
Donc, à la limite, sa présence à la tripartite est quasi inutile. À moins que tout cela ne soit qu'un jeu trivial, pour que notre centrale syndicale fasse joujou, de temps à autre, et lui donner l'impression que ses nombreux membres, inférieurs et supérieurs, servent réellement à quelque chose. Mais à ce jeu là, il y a des otages. Toute une population et l'économie d'un pays se trouve enfermés dans un divertissement qui ne fait rire que ses auteurs.
En dehors de tous ces acteurs, l'Algérien endure' Il n'a pas le c'ur à rire. Pourtant, Dieu sait à quel point il aime faire la fête, Méditerranéen qu'il est.
Le travailleur algérien a du mal à comprendre pourquoi l'Etat et ses parrains vivent au dessus de leurs moyens, alors qu'on l'oblige, lui, le petit salarié, à se serrer toujours, encore plus, la ceinture. Et si on continue à laisser faire, ça finira à ressembler à un jeu coquin entre sados-masos. Et lorsque le peuple s'y mettra, le feuilleton prendra les allures d'une quadripartite. Pour ne pas dire autre chose !
À chaque initiative, un frein !
On incite les Algériens à travers certains dispositifs à avoir des initiatives. À créer leur propre société. C'est le discours officiel à la mode depuis quelque temps. Mais sur le terrain, vous aurez vite fait de déchanter car la bureaucratie doublée d'une coriace corruption à grande échelle, bien ancrée dans les m'urs de notre administration, finira par vous ramener à la case départ, sans toucher la prime, comme dans une mauvaise partie de 'Monopoly'. J'en veux pour seul exemple, cette information tirée de notre 'Radar' : 'Les impôts mettent 4 mois pour délivrer les cartes magnétiques'. C'est le casse-tête auquel sont confrontées les entreprises Ansej. Pourtant, sans ce bout de carton, elles ne peuvent démarrer leur activité. Et il n'y a pas que cela ! Banques, CNAS, registre du commerce, mairies, etc. Le son de cloche est le même partout. En voilà des sujets à discuter lors d'une tripartite ! Après tout, il s'agit bien de l'amélioration des conditions de vie des Algériens, non ' À moins de vouloir battre les records mondiaux de la malvie' ce qui est déjà fait, c'est à se demander pourquoi tant d'humiliation !
La Tripartite. Ce non-événement de la rentrée sociale, où gouvernement, patronat et partenaire social se retrouvent pour débattre de la situation des travailleurs et des retraités, on l'attend quand même. L'espoir serait-il encore permis ' Oui, parce que quand le pouvoir veut, le pouvoir peut !
Liberterabahlarbi3c@hotmail.com
R. L.
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