Oran - Revue de Presse

Sahraouis et Marocains se retrouveront en décembre



Al'instar des précédents rounds de négociations, les travaux de la troisième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc, entamés lundi, ont pris fin mardi soir à Manhasset (New York) sans avancée notable en attendant un prochain rendez-vous. Les deux parties, qui campent toujours sur leurs positions initiales, ont convenu de la tenue de deux autres réunions informelles en décembre prochain et au début de l'année 2011 ainsi que de la reprise des visites familiales.       Selon l'APS, le communiqué final ayant sanctionné cette rencontre fait état de «discussions franches sur les propositions de chacune des parties, dans un esprit de respect mutuel, en dépit du fait que chacune des deux parties a continué à rejeter les propositions de l'autre comme base de négociations à venir».        L'envoyé personnel de M. Ban Ki-Moon qui a fait lecture du communiqué, a indiqué que pour la première fois, les délégations des deux parties et des Etats voisins se sont réunies pour aborder ensemble la reprise du programme de mesures de confiance (qui comprend notamment les échanges de visites entre familles séparées par le conflit) dirigé par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. M. Ross a indiqué en outre, que les parties ont aussi convenu «d'accélérer l'inauguration de visites par voie terrestre.». Selon le chef de la délégation sahraouie M. Khatri Addouh, la délégation sahraouie a montré, encore une fois, «la disponibilité du Front Polisario à continuer à coopérer pour la réussite des efforts de la communauté internationale, fort de la légalité de sa cause et de l'attachement du peuple sahraoui à ses droits, à la liberté et à l'indépendance pour lesquels il a consenti tant de sacrifices». Abordant l'attaque brutale menée lundi par les forces marocaines contre les camps sahraouis de Gdeim Izik et d'El Ayoune, M. Addouh a souligné que malgré ces événements tragiques, «le Front Polisario a décidé de répondre positivement à l'appel de l'ONU pour la poursuite des négociations avec la puissance occupante». Le chef de la délégation sahraouie a relevé que le peuple sahraoui, dans les territoires occupés, «fait face à un danger réel et que les autorités marocaines impliquent les colons dans la chasse aux Sahraouis dont des dizaines ont été arbitrairement arrêtés et torturés». A El Ayoune, la situation reste toujours tendue. Le bilan provisoire de l'attaque des forces armées marocaines du «camp de la liberté» (Gdim Izik), situé à 12 km de la ville d'El Ayoun, rendu public par les autorités sahraouies, fait état de 11 citoyens sahraouis tués et 723 autres blessés. Le bilan du ministère sahraoui de l'Information fait état également, de 159 disparus ainsi que de centaines de maisons, boutiques et voitures appartenant à des Sahraouis, saccagées. Ce bilan risque de s'alourdir vu les dimensions de l'agression «barbare» exécutée par les forces armées marocaines, a averti la même source. De leur côté, les autorités marocaines, citées hier par l'AFP, ont annoncé l'arrestation de 163 personnes et démenti des informations sur la disparition d'un militant sahraoui. Certains militants proches du Polisario sur place, ont annoncé qu'un militant, Annâama Asfari, 40 ans, a disparu «depuis la veille» de l'assaut donné lundi par les forces de l'ordre marocaines pour démanteler le camp.

 L'attaque marocaine contre «le camp de la liberté» continuait hier de susciter de vives réactions à travers le monde. Le ministre italien des Affaires étrangères, M. Franco Frattini, a fait part de sa «grave préoccupation à la suite de cette attaque». «Nous sommes extrêmement préoccupés pour les victimes et les nombreux blessés causés» par cette attaque, a affirmé M. Frattini dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères. Pour leur part, des leaders du Parti démocratique italien (principale force politique de gauche) et du mouvement associatif et syndical, ont appelé le gouvernement italien à exercer des pressions sur le Maroc pour l'amener à respecter les droits de l'Homme au Sahara Occidental et à mettre fin à la répression contre les populations sahraouies. En Espagne, des centaines de personnes ont manifesté lundi, devant l'ambassade du Maroc à Madrid, pour condamner l'attaque brutale. Organisée à l'appel de la coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara Occidental (CEAS) et la Plateforme de soutien politique au peuple sahraoui (PAPPS), cette manifestation a drainé de nombreuses personnalités politiques espagnoles. Plusieurs partis politiques espagnols et des associations de soutien au peuple sahraoui ont demandé la comparution du président du gouvernement, Jose Luis Rodriguez Zapatero, devant le Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol) et informer le Congrès sur les agressions commises par la police marocaine contre des journalistes espagnols, au Maroc, et son refus de permettre aux parlementaires et aux médias espagnols de se rendre dans les territoires sahraouis occupés.


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