Oran - Revue de Presse

Réunion interlibanaise : optimisme mesuré


La France qui accueille depuis hier une réunion interlibanaisedestinée à amener les différents acteurs à amorcer un dialogue pour sortir lepays de la crise, n'attend pas de résultat spectaculaire de la rencontre.C'est, pour rappel, son ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, quiaussitôt nommé s'était rendu à Beyrouth pour proposer à tous les protagonistesde la crise libanaise de se rencontrer à Paris sous ses auspices sous le thème«du renforcement de l'Etat libanais». Tous ont donné leur accord y compris leHezbollah dont on pouvait attendre qu'il récuse la médiation française parceque Paris soutient inconditionnellement le gouvernement Siniora dont il récusela légitimité constitutionnelle depuis que les ministres l'ayant représenté enson sein ont démissionné.En acceptant que son parti soit représenté à la conférencede Paris, Hassan Nasrallah, le charismatique leader du Hezbollah, fait dans laréfutation de la propagande de ses adversaires au Liban et de leurs alliésétrangers dont la France qui présente sa formation comme étant la cause desblocages et de la paralysie dont souffre le pays du cèdre depuis 8 moismaintenant. Il offre par la même occasion une «tribune» au Hezbollah et uneopportunité de démontrer qu'il n'est pas «un mouvement terroriste» du momentque la France l'a invité à la réunion au même titre que les 13 autres partiscomposant «le dialogue national» libanais.Cela étant et tout comme le pressentent les diplomatesfrançais parfaitement instruits de la complexité du problème libanais, lesparticipants à la conférence se gardent eux aussi de tout optimisme excessif.Les représentants de la majorité comme de l'opposition affirment être animéspar la volonté de «briser la glace» et de rompre avec la «logique deconfrontation continue» qui ne fait que des perdants.Ce serait pourtant, du point de vue français, une avancéepositive vers la solution de la crise libanaise. Si à Paris les participants àla conférence parviennent à se mettre d'accord sur un processus permettant dedésigner dans deux mois un remplaçant au chef de l'Etat Emile Lahoud dont lemandat prorogé arrive à expiration à cette date. Faute d'un accord sur cepoint, le Liban plongerait alors dans un vide constitutionnel dangereux.Paris a le mérite d'avoir fait bouger dans le bon sens lesévénements dans la crise du Liban en réussissant à faire «reprendre langue» auxfrères ennemis. Ce que, soit dit en passant, n'était pas parvenue à faire laLigue arabe. La France et son représentant Bernard Kouchner qui jouent danscette conférence le rôle délicat de «facilitateur» devraient prendre garded'outrepasser cette mission.Les acteurs de la crise libanaise font dansl'intransigeance et le refus du compromis parce que justement chaque camp -celui du gouvernement et de sa majorité parlementaire, ou celui de l'oppositiondont le Hezbollah est le segment emblématique - y est poussé par des «soutienset des solidarités» étrangers intéressés. La médiation française, si elle estréellement inspirée par «l'amitié» portée aux Libanais et à leur pays, doittendre à rapprocher leurs forces politiques nationales.
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