« Les efforts gigantesques qui ont été consentis par un pays en développement
comme le nôtre (l'Algérie) - 98 % de taux d'électrification et 50 % de taux de
pénétration du gaz naturel par canalisation-, avec une superficie de 2,4
millions de km² n'ont d'égal que notre volonté de rendre l'énergie accessible
aux populations les plus défavorisées et en faire bénéficier les régions les
plus reculées». C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Energie et des
Mines, M. Youcef Yousfi, à
l'ouverture de l'«Algerian Day»
de l'Energie tenu à l'occasion des travaux du Conseil mondial de l'Energie (CME)
dont l'Assemblée exécutive se réunit au Centre des Conventions d'Oran (CCO) du 20
au 24 novembre en cours. Cette question relative à l'accès des populations les
plus défavorisées à l'énergie demeure, en effet, avec celles de la sécurité des
approvisionnements et des mesures de protection de l'Environnement, au cœur des
politiques énergétiques des pays membres du Conseil mondial de l'Energie dont
l'Algérie.
Abordant la question des énergies renouvelables, M. Youcef
Yousfi estime que «le développement de nos pays ne
peut être envisagé sans un investissement significatif dans ce domaine».
A cet égard, ajoute-t-il, «l'Algérie a l'ambition de devenir un acteur
très actif en la matière, notamment dans l'énergie solaire.» L'objectif étant
d'arriver d'ici 2030 à ce que «les énergies renouvelables représentent la part
la plus importante de notre mix énergétique,» a-t-il
précisé.
En effet, l'Algérie négocie actuellement la conclusion d'une convention
avec la société Desertec qui va fixer les conditions
de développement de ce méga-projet a, en outre, déclaré
le P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine
Boutarfa. «Nous sommes en discussion avec la société Desertec pour la mise en place d'une convention qui va
fixer les axes d'études communes favorisant l'émergence du renouvelable», a
déclaré le P-DG de Sonelgaz, lors d'un point de
presse animé conjointement avec M. Pierre Gadonneix, président
du Conseil mondial de l'Energie.
M. Boutarfa a précisé que Desertec
est un projet de promotion des énergies alternatives, réfutant qu'il soit conçu
au départ comme un projet commercial.» Desertec est
un projet de promotion et de soutien au développement des énergies
renouvelables», a indiqué le dirigeant de Sonelgaz. Ce
projet de long terme, nécessitant beaucoup de temps pour être maturé, va aider
à trouver des opérateurs qui vont le mettre en oeuvre, précise encore M. Boutarfa. D'un coût total de 400 milliards d'euros, le
projet ambitionne de couvrir à l'orée de 2050 les besoins en électricité du Proche-Orient
et de l'Afrique du Nord, ainsi que la fourniture de 15% de la consommation de
l'Europe. Le Projet repose sur le principe que chaque kilomètre carré de désert
reçoit annuellement une énergie solaire équivalent à 1,5 million de barils de
pétrole. A l'échelle planétaire cela équivaudrait à alimenter, à partir de
centrales thermiques, tous les pays du monde en énergie propre et inépuisable.
L'Algérie possède, selon le président du Conseil mondial de l'Energie (CME),
M. Pierre Gadonneix, «un double avantage en matière
d'énergie solaire.» D'abord, a-t-il expliqué, «elle jouit d'un ensoleillement
très important en quantité et en durée, ce qui induit des coûts assez
compétitifs comparés à d'autres régions du monde. Mais aussi, des pics de
consommation enregistrés durant les périodes de dense ensoleillement». C'est ce
qui pourrait expliquer l'option prise par l'Algérie d'investir environ 60
milliards (mds) de dollars d'ici à 2030 pour
développer la production des énergies renouvelables (ENR). Ce montant déjà
énorme, pourrait atteindre 70 mds de dollars et sera
consacré à la production de 12.000 MW d'électricité à base d'énergie
renouvelable, dont 10.000 MW du solaire destinés au marché national. Sonelgaz, chargée de la mise en Å“uvre de ce programme, prévoit
déjà d'atteindre 650 MW d'électricité produite à partir de ces énergies
alternatives en 2015 et compte porter cette production à 2.700 MW à l'horizon 2020
et 12.000 MW en 2030. Sur ces 12.000 MW prévus pour le marché national, 2.000
MW seront tirés des éoliennes, 2.800 des centrales photovoltaïques et 7.200, des
centrales thermiques, selon les prévisions de ce programme, adopté en février
dernier en Conseil des ministres. Le programme tracé à cet effet prévoit aussi
la production, en partenariat, de 10.000 MW, destinés exclusivement à
l'exportation, a indiqué, par ailleurs, M. Yousfi.
Par ailleurs, M. Youcef Yousfi
a tenu à démentir tout retrait de compagnies pétrolières étrangères de
l'Algérie. «Aucune société étrangère ne va quitter l'Algérie. Vous mélangez
tout», a-t-il déclaré à un journaliste qui lui demandait, en marge de l'ouverture
de la«journée Energie sur l'Algérie», de confirmer des informations de presse
selon lesquelles des compagnies pétrolières étrangères se sont retirées du
marché algérien.
«Bien au contraire, il y a de nouvelles compagnies qui arrivent, et nous
travaillons avec une parfaite harmonie avec toutes les entreprises qui opèrent
déjà en Algérie», a affirmé le ministre. Selon des journaux électroniques, la
compagnie britannique «British Gas» s'apprête à
quitter l'Algérie, fin décembre prochain, après l'échec des négociations avec
le groupe Sonatrach sur l'exploitation du bloc gazier
Hassi Ba Hamou.
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Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com