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Régression apparente de la harga à l'Ouest Les candidats à l'émigration clandestine en stand-by


L'ouest du pays connaît, ces dernières semaines, une nette régression du nombre intercepté ou arrêté de harragas. D'habitude, une moyenne d'une barque par jour, soit une quinzaine de candidats à la recherche d'un eldorado rêvé, quitte les côtes ouest du pays. Les plus prisées sont celles de la wilaya d'Oran, de Tlemcen, d'Aïn Témouchent mais aussi celles de Mostaganem. Les départs sont souvent programmés lors des bonnes conditions climatiques ou lors des rencontres palpitantes de football telles celles du Barça ou du Real ou les jours de fête. Les raisons de cette régression sont multiples. Outre les sévères condamnations (6 mois de prison ferme), l'encouragement des pouvoirs publics avec la prise en charge des harragas, l'aide à l'insertion sociale et surtout les dernières mesures dissuasives des gardes-côtes et la confiscation des embarcations suspectes sont également à prendre en compte. L'été dernier à Aïn El-Turck plusieurs opérations d'indentification des embarcations ont été déclenchées et les résultats sont satisfaisants à en croire les habitants de la Corniche oranaise. Cependant, cette accalmie ne résout aucunement le problème dans la mesure où les causes du malaise existent toujours. 'Je fais de petits boulots contre des miettes. Comment voulez-vous que je reste dans ce pays. Je n'ai ni travail, ni logement, ni les moyens pour fonder une famille', avoue amèrement un chômeur, âgé de 30 ans. Si à l'est du pays, le nombre de harragas explose, celui de l'ouest du pays est en stand-by en attendant l'occasion propice. 'Notre objectif est de venir en aide à tous les chômeurs. Mais que peut-on faire pour un père de famille, salarié de surcroît et qui veut tenter la harga '' s'interroge un cadre de l'Anem. Le chômage, le mal de vivre, l'injustice, la marginalisation' sont autant de points noirs qui poussent une frange de la société légalement pour les chanceux et illégalement pour les autres à s'exiler. En une semaine, c'est plus d'une centaine de harragas entre interceptés et arrêtés à l'échelle nationale. Le mois de novembre 2011 a dopé les statistiques. 'Oui, c'est en hiver que des récalcitrants tentent le voyage de l'inconnu. Les harragas profitent de la baisse de la vigilance des services de sécurité et des gardes-côtes pour réussir leur coup. Ce sont les côtes espagnoles les plus prisées', affirme un ex-harraga qui, lui, a préféré la voie terrestre. À noter, que les plages de Terga, de Béni-Saf, de Ghazaouet, sont sous haute surveillance vu leur proximité et leur vulnérabilité. D'ailleurs, il y a juste une année, ces trois points de départ enregistraient pas mois de 80 harragas tous les trois jours. Un chiffre inquiétant qui a obligé les autorités locales à renforcer la surveillance au large et même au niveau des plages concernées. 'Peut-on se réjouir de cette accalmie ' Tout le monde le souhaite', confie un responsable local.
NOUREDDINE BENABBOU
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