Oran - Revue de Presse


Les sommets arabes ont toujours été sous influenceaméricaine, celui de Damas ne déroge pas à la règle. L'axe des pouvoirs arabes«modérés» n'allait pas rater l'occasion de plaire à Washington en se faisantreprésenter à faible niveau.«L'axe des modérés» ne se trouve pas opposé à un «axe desdurs» ou à un «front de la fermeté» qui n'existe plus. Il n'oppose pas non plusdes démocraties à des autoritarismes. Tout le monde est à la même enseigne enmatière d'absence de libertés et de pluralisme. La seule différencesignificative est le degré d'autonomie à l'égard de la politique américaine auMoyen-Orient, que ce soit pour la Palestine, le Liban ou l'Iran. L'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Jordanie sont desinstruments importants de la politique américaine. S'ils ne se font pasreprésenter au niveau des chefs d'Etat au sommet de Damas - où ils auraient pudire ses quatre vérités au pouvoir syrien-, c'est uniquement pour complaire auparrain américain.Les sommets arabes n'ayant en général aucune incidence surle cours des évènements, leur absence de Damas ne va pas aggraver les choses. Dansle meilleur des cas, elle enclenchera un débat de plus sur l'inanité dessommets arabes, voire de la Ligue arabe. Le seul but du boycott est de gêner la Syrie. Damas encaissed'ailleurs la chose avec philosophie, et le ministre syrien des Affairesétrangères s'est abstenu de porter des jugements sur la décision des Etats«modérés» de se faire représenter à faible niveau.Que le sommet de Damas soit victime des pressionsaméricaines via des Etats qui n'ont aucune modération vis-à-vis de leurscitoyens, n'est pas à comptabiliser au débit de la Syrie. Les opinionssavent que la Syrien'est pas un paradis démocratique, mais elles ne lui feront pas le reproche dene pas être appréciée par les Américains. La notion d'Etat arabe modéré est uneplaisanterie au Moyen-Orient. Que veut dire être modéré quand Gaza est soumise,affamée et bombardée par Israël ? Que veut dire la modération quand Israëlreprend la colonisation des territoires occupés sans susciter une réactionsérieuse ? La modération consiste donc à s'en remettre aux Américains qui, eux,n'ont aucun reproche à faire à Israël.Les Saoudiens mettent en avant le dossier libanais et c'estun subterfuge. La Syriea été «boutée» hors du Liban mais on voudrait qu'elle exerce des pressions surl'opposition libanaise, qu'elle fasse de l'ingérence ! Mais même si Damasfaisait dans la realpolitik, on semble lui accorder une influence démesurée surl'opposition libanaise. Ceux qui suivent le dossier libanais saventpertinemment que le Hezbollah et le parti du général Michel Aoun ont leurpolitique et ils ne sont pas susceptibles d'y transiger sur les «conseils» deDamas.Depuis des décennies que la modération domine chez lespouvoirs arabes, le terme modéré a changé totalement de sens au sein desopinions arabes. La dernière des lubies «modérées» est de reprocher à la Syrie son alliance avecl'Iran, exactement d'ailleurs comme le fait Washington. Si l'on peut comprendrel'attitude des Etats-Unis, on chercherait en vain en quoi l'excellence desrelations entre Damas et Téhéran pourrait les gêner. Parler d'Etats arabesmodérés est un non-sens.



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