Oran - Revue de Presse


Son premier défrisage, elle l?a appliqué très jeune, quand elle a découvert la rubrique «Soins» dans un magazine oriental. Elle a décidé de masquer ses «frisés» avant de prendre le chemin du studio... du photographe. Ses mèches rotbine faisaient bien sur la photo envoyée. Depuis, les babylis, bigoudis, séchoirs, huiles, baumes, sérums et tous les produits capillaires n?ont plus de secrets pour elle.Mais à force de Wella, ses cheveux défrisés frisent le walou. Heureusement les postiches sont là. Et puis les tresses africaines, ça fait tendance. Retour donc aux origines. Pendant toutes les années qu?elle était occupée à se torturer les tifs, ya latif, elle n?a pas vu le temps passer. C?est son ami d?enfance, le miroir qui, fidèle, lui renvoie sans mentir l?image de ses premières rides. Depuis les confidences de la mraya, elle n?est plus ghaya. Bonjour les crèmes de jour, tous les jours. Crème de nuit avec tout ce qui s?ensuit. Argile pour visage fragile. Masque qui ferait trembler Zorro... «Zorroni kouli simana marra», semblait lui dire l?esthéticienne... la sienne et celle de toute la high society... Premières caries. Premiers plombages. Premières extractions. Attention au «chourire». Première prothèse. Ch?est pas le moment de lâcher. Mordre la vie à pleines dents, c?est raté! Mordre la vie à «plein dentier» voilà che qui lui restait. Du coup l?esthéticienne devient echthétichienne. Ce n?est plus des choins qu?il fallait mais un ravalement de façade. C?est qu?il y avait du boulot sur le chantier. L?argent de quelques bijoux bradés ajouté à ses économies la conduisent vers un pays voisin pour un lifting, marché de gré à gré... Le défrichage après le défrisage... Sa jeunesse retrouvée, elle décide de se payer un regard clair. Avec son teint bronzé, des yeux pistache feraient merveille...- Bonjour monsieur, je voudrais des lentilles vertes... C?est ainsi qu?elle se présente chez le photographe. C?est cette photo que notre fermlia a balancée sur un site de rencontre. Aujourd?hui, ce n?est plus le facteur qu?elle attend. Elle s?est fait un abonnement au cyber-café du quartier. Elle consulte sa boîte tous les jours. Elle attend le mektoub électronique, mais la concurrence est dure. «Elles aussi sûrement elles ont fait comme moi. Et eux aussi, les hommes font pareil». El boudouri pleure sur ses joues, il coule, elle aussi... elle fait partie de ces milliers d?attendeurs sur les sites de mariage. Elle a été voir un taleb qui lui a répondu: «je ne peux pas intervenir sur un ordinateur, seul un taleb japonais peut lui régler son affaire...»
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