Les Arènes d’Oran : Une Histoire Unique en Algérie

Les Arènes d’Oran, un monument emblématique situé à l’ouest de la ville, représentent une œuvre architecturale exceptionnelle dont l’histoire remonte à la fin du XIXe siècle. Leur construction débute en 1890, répondant au souhait des habitants d’origine espagnole installés à Oran après la colonisation française. Initialement bâties en bois, elles furent rapidement ravagées par un incendie dévastateur, ce qui nécessita une reconstruction. Celle-ci fut entreprise avec des matériaux solides à partir de 1906, et les arènes furent inaugurées le 14 juillet 1910.

Une Architecture Inspirée
Les Arènes d’Oran sont uniques en leur genre : elles constituent la seule arène de tauromachie en Algérie et en Afrique. Leur conception architecturale s’inspire des arènes de Nîmes en France, ainsi que de celles de Mocina et La Coruña en Espagne, connues sous le nom de Plaza de Toros (Palais des Taureaux). Leur forme circulaire, couvrant une superficie de 4800 m², rappelle les modèles espagnols. À l’origine, elles disposaient de 4000 places assises, une capacité portée à 10 000 sièges lors d’une extension programmée par les autorités coloniales en 1954.

Une Histoire Évolutive
L’activité de corrida, qui constituait leur fonction principale, fut interrompue en 1936 lors du déclenchement de la guerre civile espagnole. Elle reprit par intermittence, notamment après l’agrandissement de 1954, avant de cesser définitivement en 1960, en pleine guerre de libération algérienne. Les arènes accueillirent alors des événements variés, dépassant leur vocation initiale.

Un Lieu aux Multiples Usages
Outre les corridas, les Arènes d’Oran ont été le théâtre de diverses manifestations :

Matches de football à six joueurs.
Combats de boxe, avec des figures comme l’ancien champion de France Houari Goudih et M’hamed Khalifi.
Concerts musicaux, animés par des groupes renommés de l’époque tels que le Quintette Jazz Platters et Holiday On Ice.
Combats de catch, mettant en vedette des lutteurs comme Ange Blond et Burro Du Pontin.
Corridas, avec la participation de toreros célèbres comme El Cordobés et Ordinas Ibi.
Un Héritage Culturel
Après l’indépendance, les arènes ont perdu leur fonction première mais restent un symbole de l’histoire coloniale et de l’influence espagnole à Oran. Aujourd’hui, elles témoignent d’un passé riche et diversifié, bien que leur état actuel reflète un besoin de préservation.