Le wali d'Oran a ordonné la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur les conditions d'attribution de permis de construire sur des assiettes relevant du patrimoine forestier dans la forêt de Canastel.
En effet, l'attribution douteuse de près d'une trentaine de lots de terrain constructibles au niveau de cette forêt a fait réagir les citoyens de la localité et même de la wilaya d'Oran qui se sont donné le mot, via le bouche à oreille et le réseau facebook, pour tenir hier un sit-in sur le site, «afin de dénoncer cette agression contre ce qui reste de cet espace vert, véritable bouffée d'oxygène pour la ville», indiquent les initiateurs de cette action de protestation.
Ces derniers font remarquer que parmi les «heureux bénéficiaires» figurent des «intouchables» qui «ne reculent devant aucun artifice pour accaparer des biens publics et des espaces censés être protégés par les textes de loi du pays», notent les protestataires qui se sont rassemblés sur le site.
Pour eux, cette affaire cache en réalité un micmac savamment entretenu pour faciliter l'OPA lancée contre la forêt. «Figurez-vous que les permis de construire exhibés par les bénéficiaires sont signés par un délégué du secteur, alors qu'en principe ils devraient l'être par le président de l'APC d'Oran. De plus, certaines parcelles ont été attribuées à deux, voire trois bénéficiaires, ce qui renseigne sur le peu de respect qu'ont ces gens des lois», s'indignent nos interlocuteurs.
Plusieurs d'entre eux nous rappellent que l'ancien wali d'Oran, Tahar Sekrane, avait, en 2006, instruit l'administration du secteur urbain d'El Menzah (ex-Canastel) et les directions de la wilaya pour «faire cesser le massacre et tout mettre en 'uvre pour protéger la parcelle qui relève du patrimoine forestier censé être incessible et inconstructible».
Les protestataires ont eu l'agréable surprise de recevoir une visite du wali, venu incognito s'enquérir de la situation. Il fut très vite entouré par les citoyens qui lui ont fait part de leurs craintes de voir cette forêt séculaire dépecée. Attentif à leurs doléances, il a conclu sa visite en donnant la promesse que toute la lumière sera faite sur cette affaire d'atteinte au patrimoine public.
Il a indiqué qu'une commission d'enquête se penchera dans les prochains jours sur le dossier avant de rendre publics ses résultats. Le président de l'Union pour le rassemblement national (URN), Hamidi Lahouari, présent parmi les protestataires, a indiqué qu'il est mobilisé au même titre que les habitants pour défendre cet espace de verdure. «Ma présence, aujourd'hui, à ce sit-in découle des engagements que nous avons pris lors de notre congrès constitutif. Nous avions promis d'être aux côtés des citoyens et nous voilà.
Nous allons adresser des correspondances au ministère de l'Intérieur et des Collectivités, à l'Environnement pour relayer l'appel des citoyens. Nous adresserons une correspondance au président de la République pour l'appeler à user de son autorité afin de faire cesser cet arbitraire», dira-t-il. Les citoyens se sont dispersés dans le calme en se déclarant mobilisés pour défendre leur forêt.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : F Ben
Source : www.letempsdz.com