Oran - Revue de Presse

Le tamazight dans les institutions publiques, selon le HCA



C'est devant une assistance peu nombreuse que des membres du Haut Conseil de l'amazighité et des universitaires ont animé plusieurs conférences inscrites au programme des deux journées d'études qui ont lieu, depuis hier, au Palais de la culture et des arts d'Oran (PACO). L'objectif assigné à cette rencontre est d'avoir une meilleure visibilité sur l'introduction de tamazight dans les institutions publiques depuis la création du HCA et la reconnaissance officielle de la dimension amazighe. Le premier à intervenir en guise d'introduction au débat a été Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, qui d'emblée a souligné que «beaucoup d'acquis ont été enregistrés, mais beaucoup reste à faire et certaines défaillances méritent toute l'attention». A ce titre, l'intervenant dira que «tant que l'enseignement de tamazight demeure facultatif, les progrès ne peuvent être que limités». M. Merahi relèvera, à cet effet, l'existence de deux courants développant deux thèses opposées car si pour le premier, il s'agit de réunir toutes les conditions matérielles pour une meilleure introduction de tamazight, le second, en revanche, estime que cela se fera de soi après qu'une volonté réelle d'officialisation soit affichée afin de la constitutionnaliser». Dans ce contexte, pour l'intervenant, un audit s'impose et doit être fait par tous les acteurs concernés par la question. Reprenant des exemples de dysfonctionnements, M. Merahi s'est interrogé sur le fait que hormis le HCA, aucune institution n'a introduit tamazight. Aussi, il a relevé qu'en matière d'état civil, le lexique national des prénoms qui devrait être réactualisé chaque année, ne l'a pas été depuis 1981, en dépit d'un article d'un décret officiel régissant l'état civil. A ce titre, il a relevé qu'à Oran une fillette est restée durant 4 ans sans prénom et par conséquent non inscrite dans le registre de l'état civil, et ce pour la simple raison que son père lui a choisi un prénom berbère, ne figurant pas dans la liste officielle. Approché sur le choix d'Oran pour cette rencontre, M. Merahi a estimé que cette option a été retenue par les organisateurs qui tablent sur un meilleur rayonnement des recommandations qui seront arrêtées à l'issue de cette rencontre. Par ailleurs, le SG du HCA a fait savoir qu'une autre rencontre sera organisée probablement en juin prochain à la Bibliothèque nationale et traitera de tamazight et les médias. Quant à Ali Mokrane, également membre du HCA, il a révélé que l'enseignement de tamazight a enregistré des résultats encourageants, comme c'est le cas au département de tamazight de l'université de Tizi Ouzou, où le nombre d'inscrits en première année est passé en l'espace de quelques années de 11 à 500 étudiants.
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