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Le styliste Samir Kerzabi - Le vêtement traditionnel algérien honoré à Séoul



Le styliste Samir Kerzabi - Le vêtement traditionnel algérien honoré à Séoul


Le couturier Samir Kerzabi en toute intimité Ce créateur que nous suivons depuis 2010 est particulièrement célèbre à Oran et à Tlemcen pour ses blayez (robes oranaises) féeriques. Dziriya.net est allée à sa rencontre pour découvrir son univers en toute intimité. Comment avez-vous eu l’envie de faire ce métier ? Au départ, j’étais plutôt porté sur le dessin. Je dessinais beaucoup et, en même temps, j’observais souvent ma grand-mère et ma tante, couturières toutes les deux, travailler. Petit à petit, je me suis mis à dessiner des silhouettes puis à les habiller de chutes de tissus. Mais le déclic pour la mode m’est vraiment venu des films d’époque aux décors somptueux. La première fois que j’ai réalisé un karakou, j’ai réalisé des moulages sans aucun patron puis je les ai assemblé pour former une veste. Au sein de mon entourage, ce karakou a eu un succès que je n’aurais jamais imaginé. Sous l’impulsion de mes proches qui étaient persuadés de mon don inné pour la création de mode, j’ai décidé de me lancer dès 1990. Au départ je me faisais discret. J’ouvre ma boutique sur l’Avenue de Choupôt en 2004. Je suis entouré d’une petite équipe composée de perleuses, de brodeuses ou de modélistes qui travaillent pour moi. Moi je m’occupe de l’assemblage et de la coupe. Je tiens à signaler que je crée mes propres dessins de broderies. Les pièces que vous aimez travailler ? Incontestablement le karakou et la blousa, même s’il m’arrive aussi de réaliser des robes du soir ou des robes de mariée. J’aime aussi travailler le karakou en corset. Comment travaillez-vous ? Je reçois parfois des clientes qui amènent des photos pour copier un modèle… je n’aime pas faire ça, mais même si je le fais de manière exceptionnelle, je lui suggère d’ajouter ma touche. Mais je préfère que les clientes choisissent parmi mes modèles. Ce qui compte pour moi, c’est d’avoir la confiance de mes clients ! Beaucoup de mes clientes me disent « fait comme tu veux », elles me font confiance à 100% et ne sont jamais déçues. Lorsque vous êtes guidé par la cliente vous êtes limité dans votre champ de création. Les difficultés du métier en Algérie ? La plus dur est qu’on ne trouve pas de fournitures pour réaliser tel modèle : fermeture éclair. Les employés ont du mal à travailler car certaines ont des obligations familiales. On ne trouve pas des personnes prêtes à faire un travail dans la continuité. On manque cruellement de modélistes ou encore de stagiaires. Une obsession ? Mon obsession est de réaliser des coupes toujours impeccables et modernes. C’est la base ! La broderie on peut la refaire mais pas la coupe. Votre définition du luxe ? Le luxe pour moi est la qualité des matières, le mariage des couleurs et la façon de porter un vêtement. Vous savez, une tenue simple mais bien portée peut prendre un caractère luxueux. Le luxe c’est aussi la rareté de la chose. Sur vos modèles, quelles ont été vos sources d’inspiration ? La nature est ma principale source d’inspiration. Dieu a créé une nature extraordinaire qui est une source intarissable d’inspiration. Dieu nous exhorte de contempler la nature pour trouver des idées. Je m’en inspire dans le choix des motifs ou des couleurs. Par exemple, j’aime utiliser le bleu du ciel, la couleur sable, le vert de la nature, le rouge du coquelicot… Aussi, je me base sur le spectre pour associer mes couleurs. Parlez nous de votre nouvelle collection ? Ma collection 2014 est toujours en cours de préparation. Je peux déjà vous dire qu’elle s’appellera Sensation. À travers cette collection, je souhaite apporter quelque chose de nouveau tout en puisant mes sources dans la nature et dans vêtements traditionnels algériens de l’époque ottomane. Une petite exclusivité pour vous, je vais utiliser des ceintures métallisées brodées ou encore des ceintures perlées qui étaient très tendances il y a quelques décennies de cela. Vos tissus et matériaux fétiches ? J’aime les tissus nobles (dentelle, velours, soie (sauvage, mousseline, satiné), brocard…). Au niveau des matériaux, j’utilise les cristaux, les Swarovskis, les cristaux, les fils d’or… Que pensez-vous de la mode en Algérie en 2014 ? Aujourd’hui, les gens commencent à aimer le style, ils ont leur propre couturiers. Ça commence à bouger, on voit de plus en plus d’événements mode surtout à Alger. Des créateurs qui vous inspire ? J’aime le style Dior, les vestes de Mireille Dagher et les drapés d’Elie Saab. Vos projets ? mon but est de toujours avancer et de faire des choses de plus en plus luxueuses et d’internationiser la mode algérienne.

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