Le site historique est menacé par un projet de zone industrielle

Le deuxième siège de Numance en péril Numance est un site historique situé au nord de l’Espagne, près de la ville de Soria dans la province de Castille-Leon. C’est un symbole de résistance contre l’envahisseur romain. En 133 avant J-C, le général Scipion Émilien a été dépêché par Rome, à la tête d’une armée de 60.000 hommes, pour soumettre les quelques milliers d’irréductibles Celtibères, retranchés dans la ville de Numance après avoir infligé de sérieux revers aux légions romaines. Le général romain fera le blocus de la ville en faisant construire tout autour des campements reliés par une palissade de neuf kilomètres. Après un long siège de 15 mois, les Numantins affamés ont préféré se suicider et brûler la ville plutôt que de se rendre et subir l’humiliation. La ville sera ensuite entièrement rasée. Aujourd’hui, à deux kilomètres de ce haut lieu de résistance à la conquête romaine, qui est un site classé depuis 1882, la mairie de Soria et la région de Castille-Leon ont inscrit un projet de réalisation d’une vaste zone industrielle d’une superficie de 130 hectares. Un projet qui affectera incontestablement le site d’une grande valeur historique. «On va ruiner ce patrimoine universel, historique, architectural et littéraire», s’insurgent les descendants des propriétaires terriens, qui avaient fait don du site à l’état espagnol. Ils sont déterminés à lutter jusqu’au bout contre l’administration pour faire capoter ce projet où ils perçoivent de forts relents de corruption. Des institutions espagnoles sont également montées au créneau et souhaitent l’inscription du site de Numance au patrimoine de l’humanité de l’Unesco. C’est donc un deuxième siège de Numance qui commence. Pour rappel, l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès avait déjà relaté dans sa pièce «Le siège de Numance», l’héroïque résistance de cette ville. Cette pièce, adaptée en arabe par Himoud Brahimi et Mahboub Stambouli sera plus tard montée, en 1968, par Abdelkader Alloula dès son installation au Théâtre d’Oran. G.Morad