Photo : Riad
Par Youcef Salami
L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et le Conseil national économique et social (Cnes) proposent, dans un mémorandum, qu'ils ont adressé au président de la République, un ensemble de mesures à prendre dans le cadre d'une politique de maîtrise des prix et de sauvegarde du pouvoir d'achat des citoyens. Les deux institutions relèvent, entre autres, que l'analyse des facteurs à l'origine de l'inflation renvoient à plusieurs paramètres entre l'offre excessive de monnaie, la politique budgétaire expansive, les augmentations salariales, la désorganisation des marchés, la faible maîtrise de la chaîne logistique du commerce extérieur, la spéculation et l'absence de maîtrise du secteur informel. Les revalorisations salariales décidées ces dernières années, ont été vite absorbées par l'inflation. Des indices ' Les prix à la consommation ont augmenté de 8,7% au mois de juin dernier par rapport à la même période de l'année écoulée, situant le rythme d'inflation en glissement annuel en Algérie à 7,3%, contre 6,9% en mai dernier. Les deux institutions notent que l'on se rapproche lentement d'une «inflation à deux chiffres». Ils relèvent que la hausse des prix est souvent l'expression d'un décalage entre l'offre et la demande, et que la rencontre entre ces deux paramètres n'est pas aussi spontanée dans un environnement contraint par la volatilité de l'offre, la faiblesse des infrastructures de distribution, entre autres. Pour satisfaire la demande sociale, le Cnes et l'Ugta rappellent que les pouvoirs publics ont mis en place une somme de mesures destinées à doper les transferts sociaux qui ont été ramenés à 35% du total du budget de l'Etat. Et ces financements n'ont été possibles que grâce à l'amélioration de la fiscalité pétrolière. Pour y faire face, l'Etat a adopté «une règle d'or», estiment les deux institutions. La méthode consiste à couvrir les dépenses de fonctionnement par la fiscalité ordinaire. Dans une note de conjoncture, le ministère de la Prospective et de la Statistique relève que la situation des finances publiques se situe à des niveaux préoccupants sous l'effet, notamment, de l'expansion des dépenses courantes de fonctionnement qui ont enregistré une forte hausse. (+59,2% au 1er trimestre 2012 comparativement au 1er trimestre 2011), réduisant substantiellement leur couverture par les seules recettes non pétrolières. Ces dernières ne couvrent que 37% des dépenses de fonctionnement contre 51% et 55% respectivement aux premiers trimestres 2011 et 2010. Le Cnes et l'Ugta soulignent par ailleurs que le dysfonctionnement récurent enregistré sur les marchés témoigne de graves déficits de régulation en dépit de ressources financières publiques mobilisées et des mécanismes mis en place. Ils proposent la réhabilitation de coopératives de consommation et la mise en place des systèmes de grande distribution et de centrale d'achat. L'Ugta et le Cnes suggèrent également la création des marchés de proximité permanents ou hebdomadaires afin, d'une part, d'éradiquer progressivement les marchés informels et, d'autre part, contribuer à plus de transparence des marchés.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Y S
Source : www.latribune-online.com