Oran - Sidi El Bachir, Mausolée et ancien cimetière Plateau	(Commune d'Oran, Wilaya d'Oran)

Le Cimetière de Sidi el-Bachir : Un Lieu Historique et Sacré


Le Cimetière de Sidi el-Bachir : Un Lieu Historique et Sacré

Le cimetière de Sidi el-Bachir, situé à Oran, en Algérie, est un site chargé d’histoire et de spiritualité. Créé en 1792, au lendemain de la reconquête de la ville par le bey Mohamed el-Kébir, ce cimetière tire son nom d’un saint respecté, Sidi el-Bachir Ben Yahia, originaire de la région de Mascara. Cet article retrace l’histoire de ce lieu emblématique, son importance culturelle et les transformations qu’il a subies au fil du temps.

Origines et Création

Le cimetière de Sidi el-Bachir fut établi sur une vaste élévation de terrain, une colline située à l’écart du faubourg de Kheng En-Nitah. Ce choix stratégique, décidé par le bey Mohamed el-Kébir, visait à honorer Sidi el-Bachir Ben Yahia, un saint révéré dans la région. Au sommet de cette colline, une qoubba (mausolée) fut érigée en l’honneur de ce saint, marquant ainsi le début de l’utilisation de ce tertre comme lieu funéraire, désormais connu sous le nom de « Maqbara de Sidi el-Bachir ». Ce site devint rapidement un espace sacré, reflet des traditions religieuses et culturelles de l’époque.

Structure et Particularités

Le cimetière de Sidi el-Bachir, qui s’étendait sur environ 10 hectares, n’était pas un espace homogène. En raison des particularismes religieux et de la différenciation ethnique précoloniale, il coexistait avec deux autres cimetières attenants : l’un réservé à la population noire et l’autre dédié à la communauté ibadite. Cette organisation reflète la diversité sociale et religieuse de la région à l’époque.

Le mausolée de Sidi el-Bachir Ben Yahia, construit en 1792, était le cœur spirituel du cimetière. Ce lieu de recueillement attirait de nombreux fidèles venus rendre hommage au saint, dont la mémoire était particulièrement honorée par le bey Mohamed el-Kébir.

Transformations au XIXe Siècle

En 1856, sous l’administration coloniale française, le génie militaire ordonna la translation du cimetière de Sidi el-Bachir pour permettre la construction d’un nouveau mur d’enceinte autour de la ville d’Oran. Cette décision marqua un tournant dans l’histoire du cimetière, qui fut progressivement abandonné au profit d’un nouveau site, le cimetière de Moul Douma, établi en 1868.

Lors de ce transfert, les nombreuses qoubbas présentes dans le cimetière de Sidi el-Bachir furent reconstruites à Moul Douma. Cependant, le mausolée de Sidi el-Bachir Ben Yahia échappa à cette translation. Il demeure encore aujourd’hui à son emplacement originel, dans le quartier désormais appelé Sidi el-Bachir, anciennement connu sous le nom de Plateau Saint-Michel.

Héritage et Signification

Le cimetière de Sidi el-Bachir, bien que remplacé par celui de Moul Douma, reste un symbole important de l’histoire religieuse et culturelle d’Oran. Le mausolée de Sidi el-Bachir Ben Yahia, toujours debout, continue de témoigner de la vénération portée au saint et de l’importance de ce lieu dans la mémoire collective. Ce site illustre également les dynamiques sociales et religieuses de l’Algérie précoloniale, ainsi que les transformations imposées par l’administration coloniale.

Aujourd’hui, le quartier Sidi el-Bachir perpétue le nom et l’héritage de ce saint, rappelant aux habitants d’Oran l’histoire riche et complexe de leur ville. Le mausolée, en tant que vestige de cette époque, reste un point de repère spirituel et historique, ancré dans le paysage urbain.



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