
L'excédent commercial de notre pays s'est nettement amélioré au cours du 1er semestre de cette année, nous a appris hier, le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Il est de 15,78 milliards de dollars alors qu'à la même période l'année dernière, il n'était que de 12, 45 milliards de dollars. Une hausse de 26,7%, précise le Cnis. Présentée ainsi, la nouvelle se veut très bonne puisque nos exportations sont supérieures à nos importations. Mais quand on continue la lecture, tout change. Les hydrocarbures ont représenté 97,42% du montant total de nos exportations au cours du 1er trimestre de cette année. Mieux et par rapport à la même période de l'année dernière, une hausse de 6,02% de ces mêmes exportations est enregistrée. Les chiffres sont clairs. Nous n'exportons pratiquement rien d'autre que du pétrole et ses dérivés. Ce qui veut dire que jusqu'à hier, nous sommes toujours otages de nos ressources naturelles. Des otages qui ont l'oeil rivé sur le cours du baril en implorant Dieu, comme pour la pluie, de le maintenir au-dessus des 100 dollars. Les mauvais souvenirs du milieu des années 1980 remontent à la surface. Nous sommes à peu de choses près dans le même contexte. A la crise économique et financière que vit particulièrement l'Europe, mais dont les effets traversent les continents, s'ajoute l'augmentation de la production quotidienne par certains pays de l'Opep et c'est tout ce qu'il faut pour faire chuter les prix. Une réduction de la demande aggravée par une surproduction. Et si la courbe est en dents de scie, nous le devons au boycott du pétrole iranien, au recul de l'énergie nucléaire caractérisée par la fermeture des centrales japonaises (quoique certaines sont rouvertes), et les plans de réformes d'autres pays qui souhaitent basculer à terme sur les énergies renouvelables. Face à ces facteurs qui «tirent» vers le haut, il y a ceux qui «tirent» vers le bas comme le retour du pétrole libyen sur le marché international. Voilà à quoi nous sommes réduits. A surveiller le moindre mouvement du pétrole et à devenir, tous, autant que nous sommes, des experts en conjoncture pétrolière. Ce qui ne changera rien au problème. Spectateurs nous sommes, spectateurs nous restons. Parmi les mauvais souvenirs de 1986 et des années suivantes, il y a ce recours au FMI pour le fameux «ajustement structurel», le rééchelonnement de la dette», le «service de la dette», autant de concepts qui étaient sur toutes les langues et de toutes les discussions à l'époque. Deux ans après, il y eut le 5 octobre avec toute sa «spontanéité» de violences. Ensuite, c'est le «trou noir» de l'enfer qui durera plus d'une décennie. Comment veut-on que ceux qui, en Algérie, ont connu ce que l'Occident appelait, en 1986, le «contre-choc pétrolier» pour signifier aux pays pétroliers qu'ils pouvaient «bouffer» leur pétrole après avoir dicté leur loi, à l'Occident, avec deux «chocs pétroliers», en 1973 et 1979, ne soient pas aujourd'hui inquiets' Les dernières baisses, il y a quelques semaines, du prix du pétrole en deçà de la barre des 100 dollars, avaient fait réagir les responsables de nos institutions financières qui avaient essayé de tirer la sonnette d'alarme. En suivant la lecture des statistiques du Cnis, on note une légère amélioration du côté de nos importations. Nous avons importé 23, 03 milliards de dollars dans les six premiers mois de 2012 au lieu des 24,29 milliards l'an passé à la même période. Légère amélioration, très légère baisse. Un milliard de dollars en moins. C'est léger, mais c'est aussi un signe que quelque chose bouge du côté de la production. Nos plus importantes importations sont les «biens de consommation non alimentaires». C'est peut-être encourageant, mais encore loin de nous mettre à l'abri d'une surprise du marché pétrolier!
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com