Oran - Pisciculture, Aquaculture

L'aquaculture comme seule alternative




L'aquaculture comme seule alternative
«Si l'on s'en tient uniquement aux ressources halieutiques disponibles le long des côtes algériennes, on ne pourra jamais subvenir aux besoins de la population, d'où le programme de promotion de l'aquaculture, comme unique alternative pour combler le déficit», a indiqué le ministre de la Pêche Abdallah Khanafou qui a intervenu hier au Sheraton sur invitation du forum des citoyens du quotidien Ouest Tribune.
Cette nouvelle expérience n'a pas encore donné ses fruits mais le ministre cite quelques réussites déjà passées à la production à l'instar de l'initiative d'Azeffoun (wilaya de Tizi Ouzou). «Le type que nous avons aidé a commencé avec 12 cages flottantes. Aujourd'hui, il est passé à 24. Il a voulu investir dans une écloserie mais nous l'avons encouragé à augmenter sa production en installant 12 cages supplémentaires», a indiqué le ministre qui n'a pas manqué, en contrepartie, d'évoquer les échecs en citant le cas du projet de Ouargla qualifié d'immense mais avec une production très faible. Le projet est prometteur mais il dépasse, selon lui, les capacités du promoteur qui doit être accompagné et c'est la raison pour laquelle il a été mis en contact avec des Hongrois.
Réagissant à une question spécifique à Oran, le même responsable a clairement signifié qu'en raison de la pollution de sa côte, selon des études commandées à cet effet, cette wilaya n'est pas classée parmi les zones à potentiel aquacole. Annoncé en grande pompe, l'unique projet lancé à Oran a été un fiasco avec une affaire en justice et un investisseur en fuite. «En attendant que la justice définisse les responsabilités dans cette affaire, nous sommes en train de voir comment aider quelqu'un d'autre», a indiqué M. Khanafou qui évalue le montant du litige à 300 millions de DA.
Le lancement du programme aquacole dont le taux de réussite a été évalué à 70% n'a pas été fortuit. Contrairement à une idée reçue, l'Algérie ne dispose pas de richesse halieutique particulière. « La richesse halieutique ne s'évalue pas sur la longueur de la côte mais sur la largeur du plateau continental, très faible en Algérie », a-t-il rétorqué en estimant les réserves disponibles à seulement 220 000 tonnes, une évaluation effectuée en 2003 par des experts espagnols. Une autre évaluation a été commandée et ses résultats seront probablement revus à la baisse avec la diminution des ressources à l'échelle mondiale.
La ressource se raréfie
Si on ajoute à cela l'augmentation continue de la demande (le facteur démographique en hausse et les moyens techniques permettant de livrer l'intérieur du pays), il est peu probable que les prix du poisson baissent. Le marché est tellement saturé qu'il n'est plus utile d'étendre en nombre la flottille de pêche encore moins d'investir dans la construction des bateaux de pêche (sauf pour l'exportation). L'autre solution consiste à pêcher ailleurs sur d'autres eaux territoriales mais encore faut-il que les armateurs et les professionnels algériens soient capables de relever ce genre de défi. Le ministre annonce à ce propos que 5 licences d'exploitation ont été accordées par la Mauritanie mais encore faut-il qu'elles trouvent preneurs. A l'indisponibilité des ressources en quantités suffisantes s'ajoute le problème de gestion.
«La façon dont sont gérés les ports ne permet pas l'essor du secteur et c'est pour cela que je me permets de dire qu'en l'état actuel, nous faisons fausse route», a martelé le ministre qui se plaint du lancement de projets sans consultation des premiers intéressés. «Qui dit que nous avons besoin de garages à bateaux pour lancer des travaux et qui décide de la construction des ports de pêche '», s'est-il interrogé en outre pour évoquer des incohérences telles les structures réalisées mais non exploitées de Merset Benmhidi. En revanche, l'accident du chalutier de Ténès a fait réfléchir sur l'assurance des pêcheurs concernant les risques professionnels.
A ce sujet, le ministre a indiqué que les compagnies d'assurances sont disposées à négocier et que le ministère est prêt à prendre en charge une partie des charges. Aussi, de manière générale pour la sécurité en mer, rien ne peut se faire si on n'associe pas les représentants des professionnels et c'est pour cela que des rencontres d'information et de sensibilisation sont encouragées, la wilaya de Aïn Témouchnet étant précurseur de cette politique en organisant une séance de travail avec les assureurs.




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