«Hausse de la production électrique et stabilité de la consommation interne». C'est l'équation qu'on cherche à résoudre pour développer les exportations d'électricité, notamment vers l'Europe.
Car, parallèlement à une production électrique en nette augmentation ces dernières années, la consommation de l'énergie en Algérie augmente de 4%, et ce, depuis au moins une décennie. On peut concevoir que cette hausse de la consommation interne est liée au développement économique de plusieurs secteurs, à commencer par le bâtiment, l'industrie et l'agriculture, mais il y a également le gaspillage qui cause des pertes énormes dans ce domaine.
C'est ce qu'a confirmé, hier matin, sur les ondes de la Radio chaine 3, le directeur général de l'APRUE (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie). M. Chabane Merouane a expliqué que « nous disposons tout de même d'une marge d'économie de 50% sur le niveau de consommation actuelle ». Autrement dit, autant de consommation « inutile », a-t-il dit. Un gaspillage à grande échelle bien niché dans les comportements, individuels et collectifs, chez plusieurs catégories de consommateurs qu'elles soient dans les administrations et institutions publiques, ou bien au niveau des citoyens parfois peu soucieux de l'économie de l'énergie.
Dans le cadre de la production électrique, le groupe Sonelgaz prévoit de porter prochainement ses capacités de production à plus de 27.000 mégawatts pour satisfaire la forte demande notamment lors des pics de consommation en été, a annoncé, lundi, le groupe public. L'annonce a été faite lors des travaux d'une rencontre annuelle des cadres de Sonelgaz et des directeurs de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables, consacrée à la présentation du bilan du groupe public pour l'année 2024 et aux préparatifs visant à assurer un bon approvisionnement en énergie électrique durant la prochaine saison estivale. Lors d'un exposé présenté à l'occasion, le groupe a affirmé avoir mis en place un plan d'action spécial, en prévision de l'été, souvent marqué par une forte hausse de la consommation. Le plan en question prévoit la mise en service de capacités productives supplémentaires estimées à 1.172 mégawatts pour assurer la qualité et la pérennité du service au profit du client, avec l'exécution des plans de maintenance adéquats. Ainsi, la capacité productive globale du groupe passera à 27.333 mégawatts contre près de 26.000 mégawatts en 2024, selon les chiffres présentés. Selon le groupe, le pic de la demande sur l'électricité devrait atteindre, en cas de températures exceptionnelles durant l'été prochain, 21.500 mégawatts, contre 19.543 mégawatts à l'été 2024. Concernant le bilan 2024, le groupe met en avant une série de projets exécutés dans le but de renforcer le réseau du groupe et d'améliorer la qualité du service. S'agissant des zones enclavées, le bilan fait état du raccordement de 104.490 clients au réseau électrique et 361.895 autres au gaz durant l'année 2024.
Agressions contre le réseau et vol d'énergie électrique
Pour les zones industrielles, 41 zones ont été raccordées à l'électricité et 29 au gaz en 2024, selon la même source. Dans les zones d'activités, 100 zones ont été raccordées au réseau électrique et 69 au gaz au cours de l'année 2024. Par ailleurs, 970 bornes de recharge pour véhicules électriques ont été installées. Dans le domaine agricole, 69.567 périmètres agricoles ont été raccordés au réseau électrique en 2024, un chiffre qui devrait atteindre 86.772 d'ici fin 2025, selon les prévisions du groupe. Au total, le nombre d'abonnés à l'électricité auprès de Sonelgaz a dépassé les 12 millions en 2024, avec un taux de couverture supérieur à 99%, tandis que le nombre d'abonnés au gaz naturel a franchi les 8 millions, avec un taux de couverture nationale estimé à 70%. Le bilan a également fait état du lancement du projet d'interconnexion électrique entre les wilayas du Nord et du Sud, dont la première phase devrait entrer en service en 2026. Le projet dans son ensemble devrait être achevé entre 2035 et 2040. En ce qui concerne l'énergie solaire, le bilan souligne le lancement effectif des projets de la première tranche du programme des énergies renouvelables, d'une capacité de 3.200 mégawatts, qui devraient entrer en service en 2026. Parallèlement, quatre laboratoires de contrôle technique et de qualité des appareils électroménagers ainsi que des détecteurs de monoxyde de carbone ont été mis en service à Alger, Sétif et Oran. Concernant les atteintes aux installations électriques, le bilan du groupe public fait état de 12.873 agressions ayant entraîné des pertes financières de plus de 5,6 milliards de DA. De plus, 3.623 agressions contre le réseau électrique ont été enregistrées, engendrant des pertes de plus de 400 millions de DA, selon le rapport qui révèle également que Sonelgaz a déposé 9.849 plaintes pour vol d'énergie, après avoir constaté des pertes dépassant les 11,3 milliards de DA. Au total, les pertes subies par le groupe en raison des agressions et des vols dépassent 17,3 milliards de DA. Ainsi, il y a nécessité impérieuse de renforcer la lutte contre les vols d'énergie et toutes atteintes aux installations électriques, en sus de la rationalisation de la consommation interne et du recours aux énergies renouvelables, pour gagner en exportation du surplus de la production électrique.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A. Z.
Source : www.lequotidien-oran.com